La famille de Samuel Paty réclame l’ouverture d’enquêtes sur le fonds Marianne

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé ce vendredi 14 avril saisir la procureure de la République concernant la gestion obscure du « fonds Marianne ».
La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé ce vendredi 14 avril saisir la procureure de la République concernant la gestion obscure du « fonds Marianne ».

JUSTICE - Les enquêtes de France 2, Marianne, et Mediapart ne resteront pas lettre morte. Alors que la maire de Paris vient tout juste de faire savoir qu’elle comptait saisir le parquet concernant la trouble gestion du Fonds Marianne, la famille de Samuel Paty ne compte pas en rester là, après les nouvelles révélations sur l’utilisation des subventions allouées à ce fonds contre le séparatisme.

Sur franceinfo, ce vendredi 14 avril, Me Virginie Le Roy, avocate de la famille du professeur d’histoire-géographie assassiné en octobre 2020, souhaite donc l’ouverture d’une enquête judiciaire, pour ce qui peut relever, selon elle, de « faits qui peuvent être qualifiés de détournement de fonds publics ».

Déjà « très heurtée » par les révélations de l’enquête conjointe de France 2 et Marianne, la famille de Samuel Paty considère qu’« utiliser l’argent destiné à lutter contre ce fléau c’est bafouer la mémoire de Samuel Paty », dénonce leur avocate. « C’est une insulte à sa mémoire mais aussi à celle des victimes de terrorisme et leurs familles ».

Raison pour laquelle l’avocate appelle également « de tous ses vœux » à l’ouverture d’une enquête parlementaire. Ce qu’avait déjà demandé la veille des députés du Rassemblement national. Une enquête « indispensable » pour l’avocate, afin de « faire la lumière sur des faits très graves ». Virginie Le Roy a d’ailleurs demandé aux parlementaires de « dépasser les clivages politiques ». Le but étant de « rétablir nos institutions dans la dignité qu’on attend d’elles ».

Des vidéos « discréditant » des élus

De son côté, Anne Hidalgo a choisi de saisir la procureure de la République sur le « fonds Marianne » ce vendredi dans une lettre adressée à la Première ministre Élisabeth Borne. « Les faits relatés, s’ils sont avérés, sont d’une extrême gravité » car « susceptibles de caractériser l’infraction pénale de détournement de fonds publics mais également d’autres délits », écrit la maire de Paris dans une lettre envoyée jeudi, et dont l’AFP a eu copie vendredi.

« Plusieurs vidéos, qui délibérément discréditent des élus de la République, seraient financées par le fonds Marianne. Je fais partie de ces élus », résume l’élue socialiste. La saisine était en cours vendredi, a précisé l’entourage de la maire à l’AFP. Par ailleurs, la députée La France insoumise Mathilde Panot a également annoncé, au nom du groupe LFI à l’Assemblée nationale, saisir la procureure de la République de Paris sur ce même sujet.

Une enquête conjointe de l’hebdomadaire Marianne et de France 2 diffusée fin mars décrit une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l’assassinat de l’enseignant.

D’après l’enquête, l’association qui serait le principal bénéficiaire, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), l’aurait utilisé pour un site internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux de ses ex-dirigeants.

Commission d’enquête parlementaire réclamée par le RN

En outre, plusieurs personnalités de gauche, dont Anne Hidalgo, ont été attaquées dans des contenus de Reconstruire le commun, une structure qui, selon des révélations plus récentes de Mediapart, « a touché plus de 300 000 euros d’argent public, alors qu’elle venait d’être créée et n’avait aucune activité connue ».

Le parquet de Paris a indiqué mercredi qu’un signalement au titre de l’article 40 du code de procédure pénale de Christian Gravel, président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), était à l’analyse avant une décision sur une éventuelle ouverture d’enquête.

Les députés RN ont demandé jeudi la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le sujet. « Parler de détournement d’objet ou de financement de campagne est faux et mensonger », a réagi auprès de l’AFP le cabinet de Marlène Schiappa. Le secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté avait indiqué le 29 mars avoir saisi l’Inspection générale de l’administration (IGA) d’un audit sur ce dossier.

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