Ces fois où Donald Trump s'est montré imprudent avec des documents classifiés

Ces fois où Donald Trump s'est montré imprudent avec des documents classifiés

La police fédérale américaine a saisi lundi des documents marqués "top secret" lors de sa perquisition au domicile de l'ancien président Donald Trump, selon des documents judiciaires révélés vendredi. De précédents épisodes rappellent que le milliardaire républicain a parfois manipulé ou utilisé des informations confidentielles avec une certaine légèreté quand il était au pouvoir.

Ses pouvoirs de président lui permettaient de décider seul de la déclassification de certaines informations confidentielles. Mais certains de ses choix ont pour le moins déconcerté la communauté du renseignement.

· La photo d'un pas de tir iranien

Le 30 août 2019, Donald Trump a tweeté une image de ce qui semblait être une photographie en haute résolution d'un pas de tir pour fusée ou missile en Iran. Le problème est que cette photo semblait avoir été prise par un satellite espion américain, identifié par la suite par des internautes. "On avait une photo. Je l'ai publiée, ce que j'ai le droit absolu de faire", avait déclaré Donald Trump.

"Si le président tweete tout simplement une image d'un document classifié qui requiert nos capacités aériennes de collecte de renseignements les plus avancées, c'est sans aucun doute une nouvelle bienvenue pour nos adversaires", avait déclaré à Reuters Patrick Eddington, un ancien analyste de la CIA spécialiste de l'imagerie satellite.

· Livrer des informations d'Israël

Le 10 mai 2017, le président reçoit à la Maison Blanche le ministre russe des affaires étrangères Sergeï Lavrov et l'ambassadeur russe aux États-Unis, Sergueï Kisliak. Il leur révèle des informations détaillées venues d'un pays tiers au Moyen-Orient sur les capacités d'attaque de l'organisation terroriste Daesh.

Mais ces éléments hautement protégés venaient en fait d'Israël, vivement irrité de voir leurs informations données aux Russes.

· L'emplacement de sous-marins nucléaires

Lors d'une conversation téléphonique en avril 2017, Donald Trump dit à son homologue des Philippines Rodrigo Duterte que deux sous-marins nucléaires américains naviguaient au large des côtes nord-coréennes, emportant avec eux "une énorme force de frappe", selon la présidence philippine.

La localisation des sous-marins nucléaires, éléments centraux de la dissuasion nucléaire américaine, est pourtant un secret bien gardé par le Pentagone.

· Armes nucléaires secrètes

Dans un entretien avec le journaliste vedette américain Bob Woodward en 2019, Donald Trump avait évoqué l'existence d'un outil nucléaire américain secret. "J'ai construit un système d'arme, un truc nucléaire, que jamais personne n'a eu dans ce pays auparavant", avait-il déclaré. "Nous avons quelque chose dont Poutine ou Xi n'ont jamais entendu parler".

· De nombreux détails sur le raid contre Abou Bakr al-Baghdadi

En révélant la mort dans un raid américain du leader de l'organisation terroriste Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi en octobre 2019, le président américain a égrainé nombre de détails - nombre d'hélicoptères impliqués, entrée des commandos dans le bâtiment, espionnage préalable via les téléphones et internet des terroristes - habituellement gardés secrets par le Pentagone.

Ces informations peuvent permettre aux adversaires des États-Unis de mieux comprendre comment son armée procède, avait estimé l'ancien commandant des forces spéciales Michael Nagata auprès du site Politico.

· Laisser ses chefs du renseignement dans l'ignorance

Donald Trump, enfin, ne semblait pas tout dire à ses chefs espions. En juillet 2018, le chef des services de renseignements, Dan Coats, semblait surpris quand, lors d'une conférence, on lui dit que la Maison Blanche invitait à Washington Vladimir Poutine, avec qui M. Trump venait d'échanger à Helsinki. "Pardon?" avait-il dit.

Dan Coats avait aussi reconnu avoir été laissé dans l'ignorance de la teneur de l'entretien des chefs d'État en Finlande. "Je ne sais pas ce qui s'est passé pendant cette rencontre", a-t-il déclaré, trois jours après l'entretien.

Article original publié sur BFMTV.com