La Foire du livre de Brive : quelle histoire !

Affiche 2022 de la manifestation.  - Credit:
Affiche 2022 de la manifestation. - Credit:

C'était il y a vingt ans, et on s'en souvient comme si c'était hier. Autour d'une poêlée de champignons, au sous-sol des Charpentiers, bistrot parisien où Jacques Chirac avait ses habitudes, l'éditeur Jacques Peuchmaurd, 79 ans, parole cinglante, regard amusé sur le monde, racontait l'aventure éditoriale de « l'école de Brive » dont il avait été l'initiateur chez Robert Laffont. Une épopée qui avait commencé vingt ans encore auparavant – dans Le Point ! – sous la plume du journaliste Jacques Duquesne, qui célébrait le « mystère Brive », s'émerveillant qu'« une sous-préfecture corrézienne donne naissance à une équipe de romanciers à succès ».

Pendant des décennies, Michelet, Tillinac, Peyramaure, Signol tutoient les sommets. Plus de 3 millions d'exemplaires vendus pour Des grives aux loups, de Michelet, un tirage comparable pour La Rivière Espérance, de Signol. Peuchmaurd, Michelet, Tillinac ont quitté ce bas monde. Peyramaure, à 100 ans passés, publie toujours, chez Calmann-Lévy. Quant à Signol, il reste une valeur sûre de la maison Albin Michel – son roman, qui paraît tout juste, s'intitule L'École des beaux jours, le récit du combat, au cœur des hauts plateaux forestiers, d'un jeune instituteur et d'une maire pour maintenir en vie l'école de leur petit village.

Autour de ces mousquetaires s'est agrégée une bande de joyeux drilles qui maintient la tradition – Yves Viollier publie cette année Un jeune homme si tranquille (Les Presses de la Cité) et Gilbert B [...] Lire la suite