Fin de vie : l’Ordre des médecins, opposé à l’euthanasie, réclame une « clause de conscience »

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FIN DE VIE - L’Ordre des médecins n’est « pas favorable à l’euthanasie » et considère que, si la France ouvre la possibilité d’une aide active à mourir, les médecins doivent bénéficier d’une « clause de conscience », a déclaré son président ce jeudi 15 septembre au Quotidien du médecin.

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a jugé possible, dans un avis publié mardi, une aide active à mourir à de strictes conditions, pour les adultes atteints de maladies graves et incurables, avec des souffrances physiques et/ou psychiques impossibles à apaiser, et un pronostic vital engagé à moyen terme.

Pour le président du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), François Arnault, « la place et le rôle » esquissés pour le médecin par le CCNE apparaissent « plutôt comme une bonne base de réflexion ».

« Il doit s’assurer du diagnostic et vérifier que la personne remplit les critères médicaux - les situations cliniques envisagées, par exemple certaines maladies neurodégénératives, font plutôt consensus dans leur difficulté de prise en charge. Il doit aussi s’assurer de la réalité de la volonté du patient, ce qui est très important », a-t-il détaillé dans une interview.

Mais « si une assistance au suicide était acceptée, nous serons très attentifs : doit-il être accompagnateur ? Sûrement. Effectuer ? Je ne crois pas. Ce n’est pas son rôle », a souligné le Dr Arnault. « Et l’Ordre n’est pas favorable à l’euthanasie », où un médecin effectue l’injection létale, a-t-il poursuivi.

À la question de savoir s’il faut aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, le président du Cnom a répondu que « la population a une forte attente » mais qu’« il faut que la loi protège le médecin dans l’accompagnement qu’il serait amené à faire ».

« Cela doit passer par une clause de conscience, à l’instar de celle qui existe pour l’interruption volontaire de grossesse, avec le devoir de réorienter le patient vers un médecin qui accepte de le prendre en charge », a-t-il plaidé. Une position qui rejoint les recommandations du CCNE.

Plus largement, le président du Conseil de l’Ordre a jugé la France « très en retard » sur la fin de vie et considéré qu’il était « nécessaire que chaque département dispose d’établissements dédiés à la fin de vie, avec des soignants formés et soutenus ».

Selon lui, « il faut lutter contre ces inégalités d’accès aux soins palliatifs, par la formation, et déjà par l’application de la loi Claeys-Leonetti ».

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