Fin de la “paix totale” : pourquoi la Colombie reprend la guerre contre le Clan del Golfo

Le cessez-le-feu aura été de courte durée. Le dimanche 19 mars, le gouvernement colombien a décidé de reprendre les opérations militaires contre le Clan del Golfo, le plus grand cartel de narcotrafiquants du pays, qu’il accuse d’enfreindre la trêve de six mois décrétée en début d’année.

L’organisation criminelle, née des cendres de groupes paramilitaires d’extrême droite, est accusée d’être derrière les manifestations d’orpailleurs qui bloquent une partie du nord-ouest du pays depuis le début du mois.

Pendant les rassemblements, des ambulances ont été brûlées, ainsi qu’un péage, un camion de marchandises et deux bus de transport public. Le Clan del Golfo est accusé d’être derrière ces débordements. Mais ce seraient des “coups de fusil” contre les forces armées qui auraient été la goutte d’eau qui fait déborder le vase, explique le journal AS.

Le président, Gustavo Petro, a annoncé sur Twitter le 19 mars :

“À partir de ce maintenant, il n’y a plus de cessez-le-feu avec le Clan del Golfo. La force publique doit agir immédiatement contre les structures de l’organisation mafieuse.”

Un changement de politique matérialisé le 21 mars avec la publication d’un décret présidentiel autorisant la reprise des opérations militaires contre ce groupe.

Déjà fragilisée, la stratégie de “paix totale” présidentielle négociée avec les différents groupes armés de ce pays en guerre depuis presque soixante ans apparaît désormais menacée. Selon le journal El Tiempo :

“Les décrets formalisant le ‘cessez-le-feu bilatéral’ avec les groupes armés et les bandes criminelles, loin de favoriser un climat de dialogue et de négociation entre les parties, ont […] servi à renforcer et à consolider le contrôle territorial des groupes illégaux sur une grande partie du pays.”

“La paix totale ne se fera pas à n’importe quel prix”, avertit le correspondant local d’El País América.

Selon des associations indépendantes, le Clan del Golfo dispose d’environ 3 000 combattants, et sa capacité de nuisance s’est fait entrevoir en 2021 après la capture de son chef, Otoniel, lorsque le groupe a paralysé toute une partie du pays.

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