Un film pour comprendre “l’heure la plus amorale de l’histoire allemande”

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Le 19 avril est sorti en France le film allemand La Conférence, réalisé par Matti Geschonneck. Dans cette revue de presse de Courrier international (qui est partenaire du film), plusieurs journalistes de la presse allemande analysent la façon dont le cinéaste a traité la conférence de Wannsee de janvier 1942, au cours de laquelle fut décidée la “solution finale”.

Ces points de vue sont intéressants pour les élèves de terminale qui travaillent le thème 3 sur l’histoire et la mémoire, et en particulier l’axe conclusif sur les représentations du génocide des Juifs et des Tsiganes.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“Des hommes qui, pendant une conférence, sont en concurrence pour proposer des solutions, qui se disputent sur des questions de préséance, de délimitation des compétences, au nom des intérêts de leurs administrations – c’est à cela que ressemblent les réunions officielles pour la plupart des gens, il faut le craindre. Sauf que l’on n’y discute pas ici de nouveaux produits. Mais du plus grand massacre de l’histoire, pour lequel toute la puissance du Reich allemand en guerre a mobilisé d’énormes ressources.”

Cette citation de la Süddeutsche Zeitung est intéressante pour les élèves, parce qu’elle révèle la mécanique de ce que l’historien Raul Hilberg a appelé “la destruction des Juifs d’Europe”. Derrière l’horreur de ce génocide, qui a fait 6 millions de victimes juives et tsiganes, se tenaient des fonctionnaires qui, durant ces deux heures à Wannsee, ont posé les bases d’un système massif de déportation et d’extermination à l’échelle de l’Europe.

Le film de Matti Geschonneck donne à voir ce que Hannah Arendt a défini comme la “banalité du mal”, dans son ouvrage sur le procès d’Adolf Eichmann, le coordinateur de cette “solution finale” (Eichmann à Jérusalem, 1963). La presse allemande vante la sobriété de la mise en scène et du jeu des acteurs qui permet de mieux comprendre “l’heure la plus amorale de l’histoire allemande”, selon le quotidien Der Tagesspiegel.

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