"Un feu d'artifice réactionnaire": la victoire de Javier Milei en Argentine inquiète la gauche française

"Catastrophe". Ce terme, employé par la députée insoumise Danielle Simonnet sur X (ex-Twitter) ce lundi, résume le sentiment qui règne au sein de la gauche française quelques heures après que l'ultralibéral d'extrême droite Javier Milei a été élu président de l'Argentine. Son arrivée au pouvoir marque l'entrée du pays d'Amérique du Sud dans "le carbone-fascisme" théorise la députée écologiste Sandrine Rousseau sur X pour synthétiser les prises de positions de ce "Trump argentin", à la fois antiavortement, climatosceptique et favorable à la dérégulation de la vente d'armes.

"Ce que fait le climatoscepticisme à nos démocraties… Pour ne pas agir, nous sommes prêts à mettre les pires au pouvoir", déplore l'élue de Paris. "Bientôt la France?", interroge-t-elle pour alerter sur une potentielle victoire de l'extrême droite dans notre pays lors de la prochaine élection présidentielle, en 2027.

"Le pire est à venir"

Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure évoque un "feu d'artifice réactionnaire", avant de multiplier les superlatifs concernant Javier Milei, dont il dénonce "le libéralisme chimiquement pur, le climato scepticisme sans filtre, le masculinisme toxique, l’homophobie et la transphobie revendiqués".

Le député de Seine-et-Marne joint une vidéo à son commentaire. L'extrait est largement partagée sur les réseaux sociaux: on y voit Javier Milei décrocher une à une des étiquettes représentants plusieurs ministères (sport, culture, environnement...), en criant "dehors".

La députée insoumise Clémentine Autain met en exergue le style de cet économiste au discours réactionnaire, relayant une vidéo dans laquelle il agite une tronçonneuse devant des partisans. Un objet qu'il brandit régulièrement dans des meetings pour marquer sa volonté de faire des coupes dans la dépense publique. Dénonçant, comme ses camarades de gauche, les différentes positions du nouveau chef d'État, Clémentine Autain adresse son "soutien aux Argentin.es qui lui résisteront".

D'autres parlementaires évoquent déjà le futur: "Le pire est à venir", alerte l'insoumis Thomas Portes quand son collègue du groupe écologiste, Benjamin Lucas, estime qu'une "période sombre s'ouvre en Argentine".

Dans le camp présidentiel, le patron de Renaissance Stéphane Séjourné a jugé que "l'Argentine a fait démocratiquement le choix de l'aventure populiste d'extrême droite". Celui qui est également député européen avertit: "à chaque fois, ces expériences se soldent par un échec et de la souffrance."

Article original publié sur BFMTV.com