La fermeture des centrales à charbon, la promesse repoussée d’Emmanuel Macron

POLITIQUE - Un air de déjà-vu. À quelques heures d’un discours très attendu sur la planification écologique, Emmanuel Macron a annoncé dimanche 24 septembre la conversion des deux dernières centrales à charbon de France dans la biomasse, un projet qu’il promet de boucler avant 2027.

« D’ici à 2027, que va-t-on faire ? On a encore deux centrales à charbon, Cordemais et Saint-Avold, on va complètement les convertir à la biomasse », a-t-il dit à propos de la « première mesure très concrète de cette planification ».

Pourtant, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron formule une promesse à ce sujet. En décembre 2017, à l’occasion d’un entretien donné à Laurent Delahousse sur France 2, le président fraîchement élu, avait déjà promis une telle mesure, actant la fermeture des centrales à charbon avant la fin du quinquennat, et promettant de ne pas laisser ce projet à ces successeurs.

Une ambition répétée à l’envi par tous les ministres et secrétaires d’État chargés de la transition écologique (dont Nicolas Hulot et François de Rugy) jusqu’en 2020.

Greenpeace dénonce un « recul »

Or, lorsqu’arrive 2022, l’objectif n’est qu’à moitié atteint. Seules deux des quatre centrales restantes ont bien fermé : celles du Havre (Seine-Maritime) et de Gardanne (Bouches-du-Rhône). Mais la centrale de Saint-Avold (Moselle), qui avait fermé début 2022, est de nouveau sollicitée à l’hiver pour sécuriser l’approvisionnement du pays dans un contexte de tension énergétique. Quant à la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique), son projet de reconversion est finalement validé en janvier 2023.

Mais à l’aube d’un nouvel hiver et pour prévenir toute tension sur le réseau électrique, le 23 août dernier, le gouvernement autorise finalement par décret les deux centrales restantes à prolonger leur fonctionnement jusqu’à la fin 2024.

Une échéance qui a encore pris quelques années, Emmanuel Macron évoquant désormais 2027. Greenpeace a déploré dimanche soir un « recul », rappelant que pour son premier quinquennat Emmanuel Macron avait d’abord promis de sortir la France du charbon en 2022. « La France aurait dû sortir du charbon il y a des années. S’il était véritablement ambitieux et précurseur, Emmanuel Macron aurait également annoncé des dates de sortie du pétrole et du gaz fossile », ajoute l’ONG.

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