La Femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov - la critique et la bande-annonce

Le synopsis : Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et brillante, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte tourne à l’obsession et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.

La critique de Paris Match (4/5) :

A quoi l’on reconnait un grand auteur ? C’est qu’il sait se fondre dans des genres très différents sans jamais perdre son univers. Après l’effervescence rock de «Leto» et l’incandescence délirante de «La fièvre de Petrov» (tous deux présentés à Cannes en son absence, ce qui lui a valu une ovation d’avant projection extrêmement rare à Cannes), Kirill Serebrennikov convoque le grand film classique et la Russie du 19è siècle dans ce portrait d’une épouse maladivement amoureuse d’un Tchaïkovski, résolument plus attiré par les jeunes garçons.

Une longue descente aux enfers sentimentale et sociale que le réalisateur russe, enfin libéré du joug des autorités russes (même si son film a été en partie financé par un oligarque), tisse plan après plan, tous d’une minutie visuelle prodigieuse. Des plans en plongée pour se noyer dans cette tragédie de l’intime, cette fable sur le mensonge. Mais, petit à petit, Kirill retrouve Serebrennikov, jette sur l’écran des personnages troublés, des scènes sans pudeur et une bonne dose de pamphlet dans ce portrait d’une Russie homophobe qui préfère se mentir à elle-même. Si le propos prend aujourd’hui une...


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