La femme de Navalny, Ioulia Navalnaïa, accuse Poutine d’avoir « pris en otage » la dépouille de son mari

La femme d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a accusé Vladimir Poutine, dans une vidéo publiée sur YouTube ce samedi 24 février, d’avoir pris en otage la dépouille de son mari.
Capture d’écran YouTube La femme d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a accusé Vladimir Poutine, dans une vidéo publiée sur YouTube ce samedi 24 février, d’avoir pris en otage la dépouille de son mari.

INTERNATIONAL - Le combat des proches d’Alexeï Navalny pour récupérer son corps ne faiblit pas. Ce samedi 24 février, la veuve de l’opposant, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre le combat de son mari mort dans une prison russe, a accusé Vladimir Poutine de conserver la dépouille pour obliger sa mère à accepter un enterrement dans le secret.

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« Neuf jours [sont passés] depuis que Poutine a tué mon mari (...) mais il s’avère que tuer ne suffisait pas, maintenant il a pris sa dépouille en otage, humilie sa mère pour la forcer à accepter un enterrement dans le secret », a dit d’une voix tremblante la veuve de l’adversaire numéro 1 du Kremlin dans une vidéo en ligne il y a quelques heures sur YouTube, que vous pouvez regarder ci-dessous.

« C’est Poutine (...) qui donne les ordres disant : “ne le rendez pas, faites pression sur la mère, brisez-la, dites-lui que le corps de son fils est en train de se décomposer” », poursuit-elle.

« Vous le torturez après sa mort »

Depuis plus d’une semaine, Lioudmila Navalnaïa, la mère de l’opposant tente de récupérer la dépouille de son fils mort le 16 février dans une prison d’une contrée reculée de l’Arctique où Navalny était emprisonné. Selon elle, les autorités ont fixé comme condition pour lui rendre le corps que l’enterrement soit secret.

Vendredi, les autorités russes ont menacé Lioudmila Navalnaïa d’enterrer son fils sur le territoire de la colonie pénitentiaire de l’Arctique où il est mort, a assuré l’équipe de l’opposant.  « Il y a une heure, un enquêteur a appelé la mère d’Alexeï et lui a posé un ultimatum. Soit elle accepte un enterrement secret dans les trois heures, sans adieu public, soit Alexeï sera enterré dans la colonie » pénitentiaire, a indiqué la porte-parole du défunt opposant, Kira Iarmich, sur X (ex-Twitter).

De l’avis d’observateurs, le Kremlin craint que des obsèques deviennent un événement public, d’autant que la Russie organise mi-mars une élection présidentielle qui doit voir triompher une fois encore Vladimir Poutine.

« Vous le torturiez quand il était vivant, maintenant vous le torturez après sa mort », a encore lâché Ioulia Navalnaïa.

Le président russe n’a pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui purgeait une peine de prison de 19 ans et avait survécu à un empoisonnement. Le Kremlin a orchestré, en particulier depuis l’invasion de l’Ukraine il y a deux ans jour pour jour, une répression sans merci de tous ses détracteurs.

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