Il faut sortir le journaliste américain Evan Gershkovich des geôles de Poutine

Arrêté le 29 mars 2023, le journaliste américain d’origine russe Evan Gershkovich est, depuis près d’un an, détenu dans la prison de Lefortovo, à Moscou. Dans son dernier numéro, le magazine Time se penche sur le cauchemar vécu par ce journaliste, qui, s’il n’est pas le seul détenu américain en Russie, n’en demeure pas moins “le premier journaliste américain à être accusé d’espionnage depuis la guerre froide”.

Le 20 février dernier, son dernier appel contestant sa détention provisoire pour espionnage a été rejeté par les tribunaux russes et “il devrait rester incarcéré au moins jusqu’au 30 mars dans l’attente d’un éventuel procès”.

“Un otage politique”

Pour le magazine américain, le reporter du Wall Street Journal est de ce fait “un otage politique” de Vladimir Poutine. Et le magazine de rappeler que “Gershkovich n’est pas un espion, il n’a jamais travaillé pour le gouvernement américain”.

Arrivé en 2017 pour travailler en Russie, le pays d’origine de ses parents, qui ont émigré aux États-Unis en 1979, il a commencé sa carrière au Moscow Times avant de devenir reporter pour le Wall Street Journal. Il se pensait “protégé par son statut de journaliste américain accrédité auprès des autorités russes”.

Une protection toute relative dans la Russie de Poutine, puisque celui-ci est désormais incarcéré et que les négociations visant à le faire libérer dans le cadre d’un échange de prisonniers, à l’instar de celui qui a permis la libération de la basketteuse américaine Brittney Griner en décembre 2022 et son échange contre le trafiquant d’armes russe Viktor Bout, ont jusqu’ici échoué.

Et la mort du principal opposant russe Alexeï Navalny vient encore compliquer les tractations menées par Washington pour obtenir la libération de Gershkovich. Comme le souligne le magazine, la mort suspecte du dissident russe Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire de Sibérie constitue une complication supplémentaire”. Les soutiens de Navalny ont affirmé, le 26 février, que celui-ci avait été tué avant de pouvoir être libéré dans le cadre d’un accord qui aurait impliqué Gershkovich et le russe Vadim Krasikov – un colonel du FSB emprisonné en Allemagne pour le meurtre, à Berlin, d’un dissident géorgien issu de la minorité tchétchène.

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