Fariba Adelkhah, chercheuse franco-iranienne, chante devant un auditoire bouleversé pour son retour à Sciences Po

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, emprisonnée pendant 4 ans en Iran, a fait son retour à Sciences Po ce vendredi 20 octobre.
Photo CERI Sciences Po La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, emprisonnée pendant 4 ans en Iran, a fait son retour à Sciences Po ce vendredi 20 octobre.

IRAN - Un accueil tonitruant. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en Iran en 2019, puis condamnée en 2020, pour atteinte à la sécurité nationale, est rentrée en France ce mercredi 18 octobre après quatre ans de privation de liberté. Ce vendredi, la spécialiste du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire est revenue pour la première fois à Sciences Po où elle faisait ses recherches et enseignait avant son arrestation.

Comme vous pouvez l’entendre dans les vidéos ci-dessous, l’enseignante-chercheuse a été applaudie à son arrivée à l’université. Une pancarte « Free Fariba » avait été accrochée à l’entrée de l’édifice.

Puis, Fariba Adelkhah a marqué son retour dans l’amphithéâtre de l’université en chantant en persan. Le chant racontait une « histoire de deux fenêtres encastrées dans un mur et qui ne peuvent se tenir la main malgré leur proximité », a traduit une de ses amies, la présidente de son comité de soutien, Béatrice Hibou, rapporte un reporter de France télévisions, Matthieu Boisseau. Sa prestation s’est suivie d’un tonnerre d’applaudissements de plusieurs minutes.

« Nous vous avons tant attendue »

« 4 ans et 4 mois de privation de liberté (...) Nous vous avons tant attendue », a clamé le directeur de Sciences Po, Mathias Vicherat, toujours selon Matthieu Boisseau. « Après tant d’années de privation de liberté, quelle émotion d’accueillir enfin notre collègue Fariba, symbole de nos combats pour la liberté académique ! », avait par ailleurs déclaré le directeur dans un communiqué ce jeudi, ravie de retrouver Fariba à « sa maison ».

« Après quatre ans et demi de privation de liberté me voici de retour en France », a, elle, déclaré Fariba Adelkhah dans un communiqué de son comité de soutien, remerciant « du fond du cœur la diplomatie française » et tous ceux qui ont contribué à sa libération.

La France « se réjouit » de son retour, a pour sa part réagi le ministère français des Affaires étrangères, évoquant dans un communiqué « un grand soulagement pour sa famille et tous ses proches ». Mais il a aussi réitéré « sa profonde préoccupation » concernant les quatre autres Français toujours détenus en Iran, demandant leur « libération immédiate ».

Il s’agit de l’enseignante Cécile Kohler et de Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, « lors d’un séjour touristique » selon leurs proches, de Louis Arnaud, un voyageur de 36 ans, ainsi que d’un autre Français dont l’identité n’a jamais été rendue publique.

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