Une famille américaine veut faire payer la Nasa pour ses débris spatiaux

Seul le fils de la famille, âgé de 19 ans, était présent dans la maison au moment de l’incident, racontait NPR en avril dernier. “Quand il m’a appelé pour me donner des nouvelles, il m’a demandé d’être bien assis pour écouter ce qu’il avait à dire”, déclarait alors son père Alejandro Otero.

“Il ne savait même pas comment m’expliquer ce qui s’était passé et nous avons dû regarder et écouter les caméras de sécurité pour essayer de reconstituer” l’incident, ajoutait-il.

La piste du débris spatial s’était vite imposée et la Nasa avait finalement confirmé que l’objet cylindrique, pesant environ 700 grammes, était un élément de batterie de la Station spatiale internationale (ISS). Il faisait partie d’un lot de plus de 2,5 tonnes de débris de l’ISS largué dans l’espace en 2021, censé se désintégrer en entrant dans l’atmosphère terrestre.

Six mois pour répondre

Considérant la Nasa responsable, la famille Otero lui réclame aujourd’hui plus de 80 000 dollars (près de 75 000 euros) “pour les dommages matériels non assurés, les dommages liés à l’interruption d’activité, les dommages émotionnels et mentaux et les coûts d’assistance de tiers”, rapporte le site Ars Technica. La Nasa a six mois pour répondre.

“Nous avons volontairement fixé un montant très raisonnable, car nous ne voulons pas que la Nasa pense que mes clients essaient de profiter de la situation”, assure Mica Nguyen Worthy, l’avocate de la famille.

Les Otero n’ont pas engagé de poursuites contre la Nasa – “du moins pas encore”, souligne l’avocate, qui affirme avoir “des conversations productives avec les représentants légaux” de l’agence spatiale américaine. “La famille Otero veut être dédommagée pour les dégâts, mais aussi établir un précédent pour de futures victimes”, dit-elle.

Sans précédent

De fait, cette affaire est “sans précédent”, observe Ars Technica. “Personne n’a jamais soumis une telle réclamation à la Nasa” et “la façon dont l’agence spatiale va réagir créera un précédent important, dans un monde où l’activité en orbite ne cesse de se développer, et où les débris et véhicules spatiaux effectuent de plus en plus de rentrées incontrôlées dans l’atmosphère terrestre”.

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