Faire les vendanges en France, une aubaine pour les journaliers andalous

“Cati Agudo et Mateo Martínez viennent d’arriver dans ce qui sera leur lieu de travail pendant les huit prochaines semaines : une exploitation vitivinicole de Saint-Roman-de-Malegarde, une localité du sud-est de la France, à proximité de la frontière italienne.” Le quotidien espagnol El País se penche à travers un reportage sur ces Espagnols, souvent originaires d’Andalousie, qui, chaque année, se rendent en France à l’occasion des vendanges.

Cette année, après deux ans paralysés par la pandémie, près de 15 000 journaliers vont quitter temporairement l’Espagne pour la France, ce qui en fait le plus grand flux migratoire externe du pays.

“Faire les vendanges, c’est dur, mais pas autant que de récolter les olives”, rapporte Agudo à El País. Cela offre aux journaliers un emploi temporaire qu’ils ne trouvent pas en Espagne, et leur permet d’obtenir une double pension de retraite grâce à leurs années de cotisation en France. Pendant vingt à vingt-cinq jours, les vendangeurs s’activent dans les vignes pour un salaire minimum de 10,85 euros brut de l’heure. C’est 3 euros de plus qu’en Espagne, précise El País, et ils peuvent aller jusqu’à doubler leur salaire avec quelques heures supplémentaires. De plus, quand ils ne sont pas logés par leurs patrons, ils peuvent bénéficier d’une aide au logement dispensée par l’État français.

Conditions de travail “attrayantes”

“Les vendanges françaises sont attrayantes pour les travailleurs espagnols, parce qu’en Espagne les conditions offertes dans le secteur agricole devraient être bien plus décentes, explique Lucía García Quismondo, secrétaire du syndicat UGT-FICA. Les conventions collectives ne sont toujours pas respectées, les exploitants ne paient pas le salaire minimum, ils ne déclarent pas les journées réelles, ce qui va au détriment des droits des travailleurs.”

C’est la raison pour laquelle, malgré la mécanisation, les effectifs des journaliers espagnols travaillant en France restent globalement similaires. “Les vendanges en France sont un modèle à suivre en matière de migration saisonnière de la main-d’œuvre”, conclut le syndicat espagnol CC OO.

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