Faire de sa passion son métier, une mauvaise idée ?

Monétiser sa passion comme source de revenus supplémentaires apparaît aujourd’hui comme une idée de plus en plus alléchante, surtout auprès des plus jeunes.

En 2019, rapporte le quotidien britannique The Independent, 51 % des Britanniques entre 14 et 25 ans ont envisagé de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Avec cette idée simple : se libérer de l’aspect harassant du travail en générant des revenus avec ce qu’on aime faire.

Amy Hamley, une artiste qui travaille la porcelaine, a acquis une notoriété suffisante sur Internet pour quitter son travail et vivre de sa passion. Elle est ici dans son atelier à Pittsburgh (Pennsylvanie). . PHOTO JEFF SWENSEN/THE NEW YORK TIMES
Amy Hamley, une artiste qui travaille la porcelaine, a acquis une notoriété suffisante sur Internet pour quitter son travail et vivre de sa passion. Elle est ici dans son atelier à Pittsburgh (Pennsylvanie). . PHOTO JEFF SWENSEN/THE NEW YORK TIMES

Les réseaux sociaux comme TikTok ou les sites de vente en ligne à la Etsy facilitent la promotion et la vente de ses services et de ses créations.

Mais, si devenir son propre patron peut sembler être une perspective alléchante, cette culture de l’entrepreneuriat pousse les gens à abandonner leurs instants de détente pour les transformer en moments où on génère du profit.

The Independent pose donc la question : qu’est-il arrivé aux purs moments de loisirs ?

Dans le quotidien britannique, la psychothérapeute Eloise Skinner souligne à quel point il est important d’avoir des passe-temps durant son temps libre. “Les hobbys peuvent constituer une partie importante de notre identité”, affirme-t-elle.

On s’adonne aux loisirs quand on le sent et c’est ce qui les rend bénéfiques, précise la spécialiste. Les pratiquer dans un but lucratif peut créer un sentiment d’obligation, ce qui peut entraîner une perte de sens.

Monétiser sa passion comme source de revenus peut générer une grande pression : celle de rendre l’activité plus rentable et pérenne, explique “The Independent”. . PHOTO COTTONBRO STUDIO/PEXELS
Monétiser sa passion comme source de revenus peut générer une grande pression : celle de rendre l’activité plus rentable et pérenne, explique “The Independent”. . PHOTO COTTONBRO STUDIO/PEXELS
Kirsty Holden n’a pas commencé à vendre ses pâtisseries par désir d’être payée en faisant ce qu’elle aime, explique “The Independent”, mais pour augmenter ses revenus. Elle avoue que le fait d’avoir du travail supplémentaire, à faire à la maison, l’a fatiguée. . PHOTO TARYN ELLIOTT/PEXELS
Kirsty Holden n’a pas commencé à vendre ses pâtisseries par désir d’être payée en faisant ce qu’elle aime, explique “The Independent”, mais pour augmenter ses revenus. Elle avoue que le fait d’avoir du travail supplémentaire, à faire à la maison, l’a fatiguée. . PHOTO TARYN ELLIOTT/PEXELS

C’est exactement ce qui est arrivé à Kirsty Holden, une ancienne pâtissière. Lorsqu’elle a eu l’occasion de gagner de l’argent avec sa passion, elle a eu l’impression de vivre “un rêve qui devenait réalité”, raconte-t-elle à The Independent.

Jusqu’au moment où elle s’est rendu compte qu’elle était trop fatiguée pour préparer des gâteaux d’anniversaire à ses enfants. La pâtisserie était devenue une question d’argent, et le plaisir s’était envolé.

Faire de son passe-temps un job secondaire devrait être plaisant, sur le papier. Mais l’objectif sous-jacent devient toujours le même : générer du profit.

“Les grands idéaux de flexibilité et d’autonomie ne sont que le vernis de la précarité et d’un individualisme forcené.”

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