Le "facteur beurk" fait multiplier le nombre de lavages du linge

Jamais les machines à laver le linge n’ont autant été utilisées, malgré leur impact environnemental. Des chercheurs suédois ont cherché à comprendre pourquoi. Et débusqué le "facteur beurk", bien plus puissant que la protection de la planète.

Menées par des organismes universitaires ou des fabricants de machines à laver, les études sur les habitudes de lavage dans l’Union européenne montrent que le nombre de cycles de machines à laver a fortement augmenté lors des deux dernières décennies.

Les fabricants ont réduit la consommation en électricité et en eau de leurs machines, mais un usage plus fréquent réduit ces progrès à néant

Avec des impacts environnementaux croissants. Ainsi, de 16 à 35% des microplastiques retrouvés dans l’environnement proviennent du passage en machine de vêtements en fibres synthétiques. Le phosphate utilisé dans les détergents est par ailleurs responsable de l’eutrophisation des eaux, un phénomène cependant en forte baisse grâce aux progrès des lessives.

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Si les fabricants ont bien réduit la consommation en électricité et en eau de leurs machines, un usage plus fréquent réduit à néant ces progrès techniques. Certes, la moyenne de quatre lavages par semaine est restée stable depuis l’an 2000.

Mais la capacité des machines a fortement augmenté. En 2004, 2% des machines avaient une capacité de 6 litres, contre 2 litres pour les modèles les plus courants. Dix ans plus tard, elles représentaient 64% du marché. En toute logique, le nombre d’usages aurait dû avoir diminué par deux ou trois. Ça n’a pas été le cas. Pourquoi ? C’est la question à laquelle a voulu répondre trois chercheurs du département de technologie de l’université Chalmers à Göteborg (Suède). Leurs résultats viennent d’être publiés dans la revue Plos One.

Le dégoût de la saleté et la crainte du regard des autres

Leur réponse, c’est que tout tient dans un sentiment très ancien, ancré dans nos têtes : le dégoût. De soi et des autres. "Nous, humains, faisons constamment face à des choix contradictoires, explique Erik Klint, doctorant à la division d’analyse des systèmes environnementaux de l'univer[...]

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