Face à l’inflation, le prix de la drague atteint des sommets au Kenya

“Pour les célibataires, le choix est clair : mettre de la nourriture sur la table ou prendre part à un jeu de probabilités qui pourrait se terminer sur un chagrin d’amour.” Alors que l’inflation – 8 % en mai 2023 – continue de peser fortement sur le niveau de vie des Kényans, le quotidien Daily Nation examine les conséquences de la flambée des prix sur la recherche de l’âme sœur. Faute de moyens, les jeunes hommes célibataires sont de plus en plus nombreux à jeter l’éponge, relève le journal.

Parmi eux, Mark, un banquier de 35 ans. “Au fil du temps, l’étincelle pour un partenaire potentiel s’est éteinte car Mark a du mal à organiser un rendez-vous tout en bouclant ses fins de mois”, écrit le quotidien. Pour un dîner “décent” à deux, poursuit le Daily Nation, il faut compter entre 4 500 et 6 000 shillings (entre 30 et 40 euros), une petite fortune au Kenya. “Mon salaire ne suit pas les prix de ce dont j’ai besoin pour survivre. Ça veut dire que je n’ai pas d’argent à dépenser dans les loisirs ou les activités de rencontres”, explique Mark.

“J’ai essayé les rencontres en ligne mais ça n’a pas marché parce qu’il faut dépenser à chaque rencontre. Parfois je n’ai pas d’argent et quand j’en ai, il y a juste trop de factures, alors j’ai choisi de donner la priorité à ce qui est important”, raconte également David, un développeur indépendant de 31 ans, qui a fini par rencontrer “quelqu’un qui comprend la pression actuelle”, écrit Nation.

Stéréotype

Pour Collins Michael, le directeur de la Fondation Nyaluk, une organisation kényane active notamment dans la prévention des maladies sexuellement transmissibles auprès des jeunes, le climat économique actuel devrait amener à interroger le stéréotype, encore bien ancré au Kenya, selon lequel pour être un homme il faut assumer la charge financière du couple.

“Avec l’inflation, il est bon de discuter du fait d’avoir différentes sources de revenus et de partager certaines responsabilités”, explique le directeur. “Même si le fait de partager la note n’est pas populaire, c’est l’un des moyens pour les couples de se préserver de l’inflation qui comprime les poches de nombreux Kényans”, abonde le quotidien.

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