Comment sont fabriqués les cahiers ?

Avec son lignage particulier, sa marge rouge discrète à gauche, et son papier lisse sur lequel la bille ou la plume glisse sans accrocher, le cahier scolaire est une tradition française. Basé dans la petite ville d’Étival-Clairefontaine, dans les Vosges, le papetier Clairefontaine en est le spécialiste. Son seul concurrent, Hamelin (marque Oxford), est installé sur les côtes de Normandie. Descendant de l’inventeur du cahier actuel, Guillaume Nusse, le patron de Clairefontaine, souligne l’importance de la qualité dans le choix des modèles lors de la rentrée. Tout commence par le papier. "Il ne doit pas “buvarder”, c’est-à-dire trop s’imbiber d’encre mais en être suffisamment “amoureux”, c’est-à-dire l’accrocher, pour que l’écriture se forme sans bavure."

Sous le second empire, la révolution industrielle prend son essor. Profitant des eaux de la vallée de la Meurthe et de l’industrie textile locale des chiffons (alors utilisés pour fabriquer du papier), Jean-Baptiste Bichelberger fonde en 1858 les Papeteries de Clairefontaine à Étival-Clairefontaine, un village vosgien. Il s’inscrit dans une tradition : le moulin à papier qu’il reprend a été créé par l’abbaye d’Étival en 1512, sur la petite rivière de la Valdange qui se jette dans la Meurthe quelques centaines de mètres plus loin. L’entreprise familiale est à la pointe de la modernité : l’usine utilise le bois dès 1877. Et grâce à l’école gratuite et obligatoire instaurée au début des années 1880 par la IIIe République, elle va profiter (...)

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