“Extrapolations” : la série Apple sur le réchauffement climatique laisse de glace

Affichant la volonté de sensibiliser au changement climatique mais se perdant dans un austère sermon, Extrapolations a bien du mal à convaincre le critique télé de The Independent, qui la juge “à la fois prévisible et condescendante”. Diffusée sur Apple TV+ depuis le 17 mars, la série s’ouvre sur des feux de forêt et fontes de glaciers en 2037, puis s’étend jusqu’en 2070 au fil de la saison, ambitionnant de présenter trente-trois ans de conséquences catastrophiques, à l’échelle planétaire, du réchauffement climatique.

Dès le départ, de très nombreuses intrigues se croisent, de négociations à la COP42 de Tel-Aviv à la piscine du milliardaire Nick Bilton (Kit Harington), qui fera payer cher ses brevets dans le domaine de la désalinisation. Mais plus l’histoire avance, plus le quotidien de Londres a du mal à suivre les éléments de science-fiction dont la série est parsemée : “La coopération internationale sur la neutralité carbone cède rapidement la place à un homicide commis par un morse vengeur, sans parler de cette technologie révolutionnaire qui permet de traduire instantanément le chant des baleines dans un anglais impeccable.”

Manque cruel d’humanité

Sur le papier, le casting faisait rêver : derrière la foule de personnages, on croise Meryl Streep – qui prête aussi sa voix à la machine faisant parler la baleine –, Edward Norton, Tobey Maguire, Tahar Rahim ou Marion Cotillard. Hélas, “pour une série qui se veut si préoccupée par les répercussions du changement climatique, Extrapolations montre bien peu de réfugiés climatiques ou même – comment dit-on déjà ? – de pauvres. Les protagonistes sont tous cadres sup, responsables politiques, ingénieurs ou avocats.” Le manque total de subtilité de la série créé par Scott Z Burns – scénariste du Contagion de Steven Soderbergh – rend difficilement audible sa critique des grandes firmes. Surtout dans une production Apple.

“Elle est caractéristique d’une espèce de corporatisme pompeux qui a infligé bien plus de dégâts à la planète qu’il n’a fait d’efforts pour la sauver.”

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