Une exposition éclaire l’histoire du Japon, qui se joue du genre par les vêtements

“Les personnes gender-fluid ou non binaires des États-Unis et d’Europe ne le savent peut-être pas, mais en matière d’apparence, de rôle et de comportement liés au genre, il y a des siècles que la culture japonaise présente des courants hors des normes”, rapporte l’hebdomadaire japonais Nikkei Asia.

À Tokyo, le musée d’art Shoto propose une exposition nomméeThe Power of Clothing. History of Cross-dressing in Japan” [“Le pouvoir du vêtement : l’histoire du travestissement au Japon”], qui se tient jusqu’au 30 octobre et explore les personnages des mythes japonais les plus anciens jusqu’aux actuelles stars de la scène drag locale.

Bien avant David Bowie et sa “robe d’homme” des années 1970, ou les spéculations plus contemporaines autour du genre de Harry Styles, poursuit le titre, “les Japonais pratiquaient une subversion des genres extrêmement originale dans l’art et l’apparence personnelle” pour jouer avec les codes classiquement attribués.

Depuis l’Antiquité

L’actrice Takiko Mizunoe, par le photographe Hiroshi Hamaya, “a girls’ revue star male attired”,  Asakusa, Tokyo, 1938.. Tokyo Photographic Art Museum
L’actrice Takiko Mizunoe, par le photographe Hiroshi Hamaya, “a girls’ revue star male attired”, Asakusa, Tokyo, 1938.. Tokyo Photographic Art Museum

L’exposition de Tokyo, située dans le quartier “branché” de Shibuya, rassemble quantité d’œuvres d’art, d’artefacts historiques, de costumes et de photographies, pour mettre en lumière ce qui constitue “l’un des aspects les plus remarquables de l’histoire socioculturelle japonaise”, s’enthousiasme le titre local.

La curatrice du musée, Miyako Nishi, note dans le catalogue de l’exposition que le fait de s’habiller dans un autre genre que le sien n’est pas nécessairement lié à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. Et qu’au Japon la pratique “existe depuis l’Antiquité, par exemple à des fins rituelles, pour certaines fêtes, certains mouvements populaires”, tout comme dans la littérature et le divertissement.

Célébrer la subversion des genres

Autoportrait de Yasumasa Morimura, “Marilyn en blanc”, 1996.. Collection of the Artist (deposited to Toyota Municipal Museum of Art)
Autoportrait de Yasumasa Morimura, “Marilyn en blanc”, 1996.. Collection of the Artist (deposited to Toyota Municipal Museum of Art)

“The Power of Clothing” expose notamment l’histoire du prince Yamato Takeru, qui a trompé son ennemi grâce à ses habits de femme, ou de ces comédiennes du théâtre traditionnel kabuki qui jouaient des personnages masculins – et vice versa – jusqu’à l’arrivée d’une loi sur la morale publique, en 1629.

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