Comment expliquer la longévité politique de Vladimir Poutine ?

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Pourquoi cet article

Alors que, sans surprise, Vladimir Poutine a été réélu pour un cinquième mandat avec plus de 87 % des voix, il est intéressant de revenir sur les raisons de cette longévité politique. En effet, s’il reste au pouvoir jusqu’au terme de son mandat, en 2030, Poutine aura gouverné plus longtemps que Staline lui-même.

Nous nous appuyons cette semaine sur cette longue interview que le sociologue russe Alexeï Levinson a accordée au journal tchèque Denik N, pour comprendre le phénomène Poutine. Cet article est extrait d’un dossier que Courrier international consacre dans son numéro 1741 au dirigeant russe. Cet entretien peut être utile pour les élèves qui étudient à la fois le thème sur la démocratie et le thème sur les puissances en première.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“Pour un Russe, la relation avec Poutine est d’abord une relation avec la grandeur et la puissance de la patrie. Il n’a peut-être pas créé une grande Russie, mais il lui a rendu sa puissance.”

Dans le thème sur les chemins de puissance, nous voyons qu’après la fin de la guerre froide et la dislocation de l’URSS, le 26 décembre 1991, la Russie a connu une transition compliquée vers la démocratie et l’économie de marché qui l’a profondément affaiblie. Comme l’affirme Alexeï Levinson, Vladimir Poutine a été désigné comme successeur de Boris Eltsine précisément pourredresser le pays et répondre aux nombreux défis qui se dessinaient dans les années 2000.

Poutine est, pour les Russes, celui qui a rejeté les valeurs occidentales et qui a permis à la Russie de s’étendre pour revenir au centre de l’échiquier géopolitique mondial.

La popularité du maître du Kremlin est donc réelle. Mais le score très élevé qu’il affiche s’appuie sur des fraudes électorales massives. L’un des encadrés accompagnant l’interview rappelle les moyens mis en œuvre de longue date pour truquer les élections, comme le bourrage des urnes ou le transport d’électeurs d’un bureau de vote vers un autre. Et, lors de la récente présidentielle, le vote électronique s’est généralisé ; or il simplifie encore la triche, car aucun dépouillage physique n’est réalisé.

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