Des experts de l'ONU saisis de la détention "arbitraire" du journaliste Evan Gershkovich en Russie
La maison mère du Wall Street Journal a saisi mardi des experts de l'ONU leur demandant de déclarer la détention du journaliste américain Evan Gershkovich en Russie "arbitraire", a annoncé un de ses responsables.
"Aujourd'hui, cela fait 167 jours qu'Evan est détenu de façon injustifiée", a déclaré lors d'une conférence de presse Jason Conti, avocat et vice-président exécutif de Dow Jones.
"Aujourd'hui, nous avons déposé une requête auprès du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU pour lui demander de rendre un avis déclarant qu'Evan est arbitrairement détenu, que la Russie n'a pas respecté ses obligations en vertu du droit international (...) et demandant que la Russie libère Evan de façon urgente", a-t-il ajouté, dénonçant une "diplomatie de la prise d'otage" de la part de Moscou.
"Vladimir Poutine utilise Gershkovich comme un pion"
Le journaliste du Wall Street Journal a été arrêté en mars en Russie pour des accusations d'"espionnage" qu'il rejette. Sa détention provisoire a été prolongée en août jusqu'au 30 novembre par un tribunal de Moscou.
"La Russie n'a pas emprisonné Gershkovich parce qu'elle croit légitimement à ces accusations absurdes selon lesquelles il serait un espion américain", indique la lettre adressée au Groupe de travail par Dow Jones, publiée sur son site internet.
"Le président russe Vladimir Poutine utilise Gershkovich comme un pion, le retenant en otage pour avoir un moyen de pression sur les États-Unis et obtenir une rançon de leur part", ajoute le document.
Le Groupe de travail sur la détention arbitraire, composé de cinq experts indépendants, enquête et rend des avis sur des affaires de privation de liberté, sur mandat du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.