Européennes: Aubry et Mélenchon lancent la campagne LFI en présidentialisant le scrutin

Les Insoumis étaient réunis ce samedi 16 mars à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour lancer la campagne des élections européennes qui se tiendront le 9 juin 2024. Mais c'est bien l'élection présidentielle qu'ils ont en ligne de mire. Jean-Luc Mélenchon, présent sur la liste LFI en 80e position, et la tête de liste Manon Aubry ne s'en sont pas cachés à la tribune devant les quelque 3.000 militants présents.

"Oui on a le droit de dire que l'élection européenne de 2024 prépare l'élection présidentielle de 2027. Comme vous préparez votre 2024, vous aurez votre 2027. Il faut bien commencer, et ça commence aujourd'hui", a lancé l'ancien candidat à la présidentielle 2022. "Soyez en sûrs", s'est adressée Manon Aubry à ses troupes, "l'après-Macron commence dès le 9 juin!"

Au-delà du seul cas d'Emmanuel Macron et de son gouvernement, les Insoumis veulent jouer les trouble-fêtes et éviter que ne s'installe à long terme un duel entre la majorité d'un côté et, de l'autre, le Rassemblement national donné en tête dans les sondages. Manon Aubry n'a ainsi pas oublié de glisser quelques tacles à la tête de liste du RN Jordan Bardella, un "député fictif" qui "n'a toujours pas trouvé le chemin" du Parlement européen.

"La paix, c'est notre vote"

Pour LFI, il y a cependant encore beaucoup de chemin à parcourir pour y parvenir. Le score du parti, qui oscille entre 7 et 8% d'intentions de vote dans les diverses enquêtes d'opinion, est très loin de ceux de Renaissance et du Rassemblement national. Alors Jean-Luc Mélenchon et Manon Aubry ont battu le rappel et appelé leurs sympathisants à se mobiliser et à se déplacer dans les bureaux de vote.

"Si vous vous abstenez, vous votez Macron et le Pen, a résumé le leader de La France insoumise. Vous ne faites pas que rester chez vous, ce qui fait de vous un citoyen inutile, vous votez contre vous-même!"

Sur la scène de Villepinte, les deux orateurs ont positionné leur parti comme celui de "la paix", Jean-Luc Mélenchon et Manon Aubry réitérant leurs appels à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza. "La paix, c'est notre vote", a martelé Jean-Luc Mélenchon. "La paix à Gaza, la reconnaissance de l'État de Palestine, le jugement des criminels de guerre, la paix en Ukraine."

"Non, M. Macron, nous n'enverrons pas mourir nos enfants sur le front ukrainien. Non, M. Macron, nous ne vous laisserons pas faire une guerre généralisée entre deux puissances nucléaires", a encore affirmé Manon Aubry. Une réponse aux propos du président de la République, qui affirmait le mois dernier que "rien" ne devait "être exclu" concernant l'envoi de soldats occidentaux en Ukraine.

Article original publié sur BFMTV.com