Européennes 2024: la candidature de Clément Beaune poussée par un proche d'Édouard Philippe
Le temps semble suspendu au sein de la majorité à moins de quatre mois des élections européennes. Pour l'instant, le parti présidentiel n'a toujours pas désigné de candidat. Et certains, à l'image de Gilles Boyer, semblent s'impatienter, au point de pousser des noms publiquement.
L'eurodéputé, proche d'Édouard Philippe, estime dans Le Figaro ce lundi 19 février que l'ex-ministre délégué aux Transports Clément Beaune "réunit toutes les qualités pour mener la campagne", à savoir "la compétence technique", "la légitimité politique" et "l'expérience médiatique".
"Une expérience médiatique"
Autrefois ministre délégué chargé de l'Europe et auparavant conseiller sur ce sujet auprès d'Emmanuel Macron, ce dernier possède de fait "une connaissance intime des sujets européens", souligne Gilles Boyer. Tout en mentionnant, en plus de "ses fonctions ministérielles", "l'élection législative qu'il a remportée sur son nom", en 2022 à Paris.
Ainsi que "sa notoriété" et son "expérience médiatique indispensables pour une campagne dans laquelle les débats télévisés et les grandes réunions publiques joueront un rôle déterminant."
Des désaccords sur la loi immigration
Autre élément cependant: cette figure censée incarnée l'aile gauche du camp présidentiel n'a pas été maintenue à son poste lors du dernier remaniement, après avoir fait part de ses réticences sur la loi immigration et menacé de démissionner, sans joindre les actes à la parole finalement. Par ailleurs, il n'incarne pas la même sensibilité que Gilles Boyer, plus à droite.
"Au sein de la majorité, Clément Beaune n'est peut-être pas le plus proche de mes idées sur tous les sujets, mais je raisonne au-delà de ça. Et sur l'Europe, nous sommes très alignés", répond l'intéressé dans Le Figaro.
Pour l'instant, des noms ont défilé au sein du camp présidentiel. Sans que cela ne se concrétise. Bruno Le Maire? Julien Denormandie? Tous deux ont indiqué qu'ils ne souhaitaient pas mener la liste. "J'ai lu que j'étais candidat, mais ce n'est pas vrai", a également fait savoir l'ancien porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, dans les colonnes du Parisien samedi 17 février.
D'autres noms circulent, dont celui de Valérie Hayer, selon l'AFP. Cette eurodéputée a succédé à Stéphane Séjourné à la présidence du groupe Renew (Renaissance) au Parlement européen. Également cité pour mener la bataille, ce dernier est devenu ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
"Ne soyons pas pris par le temps"
Il faut désormais passer la seconde, d'après Gilles Boyer. "Je crains que l'on ne désigne, au dernier moment, quelqu'un qui pourrait être considéré comme un candidat ou une candidate par défaut, faute d'avoir pris le temps de trouver le meilleur profil. Ne soyons pas pris par le temps", met-il en garde.
"Devenir tête de liste implique une médiatisation soudaine, parfois brutale, et demande de la préparation. Ça ne s'improvise pas!", insiste encore Gilles Boyer. Et d'ajouter: "Nous sommes tous l'arme au pied.
Nous avons un bon bilan à défendre et nous sommes en train de concevoir un projet fort pour porter l'ambition européenne du président de la République: plaçons-nous en situation de commencer la campagne avec une tête de liste rapidement opérationnelle".
Contacté par Politico, Clément Beaune n'a pas commenté les propos de l'eurodéputé Horizons. L’entourage de l’ex-ministre a sobrement commenté qu'il y voyait-là une “marque d’amitié et d’estime”.