Européennes: Colonna et Boone s'en prennent aux nationalistes et populistes, "complices de Poutine"

Dans une tribune publiée par Ouest France, la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et la secrétaire d'État chargée de l'Europe jugent "existentiel" le choix lors du prochain scrutin européen.

Dans son allocution pour adresser ses voeux aux Français, Emmanuel Macron avait fait des élections européennes du 9 juin prochain un "choix décisif", entre "affirmer la force des démocraties libérales ou céder aux mensonges qui sèment le chaos". Dans une tribune publiée par Ouest France samedi, ses ministres insistent dans son sillage sur l'enjeu à venir. "Le choix qui sera fait lors du prochain scrutin européen est existentiel", écrivent Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, et Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe.

Après une première phase de construction au sortir de la Seconde Guerre mondiale et un projet "dans l'adolescence" durant les années 1980, porté notamment par Jacques Delors, l'UE est entrée pour elles dans un âge adulte "qui coïncide aussi avec un monde bien plus brutal et un contexte beaucoup plus inquiétant, avec le retour de la menace contre l’Europe".

Cette menace est en partie représentée par la Chine, qui "s’emploie à obtenir le contrôle de matières premières indispensables à nos industries et notre vie quotidienne", et en premier lieu par la Russie lancée dans une "guerre atroce" contre l'Ukraine et "de manière insidieuse et indirecte, contre une Union européenne qu’elle cherche à affaiblir par la désinformation, le chantage à la fourniture d’énergie ou encore la déstabilisation en Afrique".

Nationalistes et populistes, des "complices directs de Poutine"

"Tous les nationalistes et les populistes qui rêvent de défaire ce que les Européens ont bâti ces 70 dernières années servent au fond le même projet de sape de l’Union européenne, et donc d’affaiblissement de ses États membres. Ils sont les complices directs de Poutine", estiment Catherine Colonna et Laurence Boone, sans citer nommément de partis ou de dirigeants.

Les deux membres du gouvernement leur opposent ce qu'elles qualifient de politique européenne "d'affirmation et d'audace". Elle passerait notamment par l'exportation de centrales en Europe pour garantir "un prix de l'électricité raisonnable", une politique européenne d’asile et migration qui "sécurise les frontières de l’Europe en gardant nos valeurs de solidarité" ou par un élargissement de l'Union européenne alors que des négociations d'adhésion ont été ouvertes le mois dernier par Bruxelles avec l'Ukraine et la Moldavie.

"Les seuls qui soutiennent sans relâche et avec constance l’Europe, ses valeurs et son indépendance, sont les membres de la majorité présidentielle. Notre avenir passe par une Europe plus forte", assurent Catherine Colonna et Laurence Boone en conclusion. En attendant le remaniement gouvernemental, qui interviendra dans les prochaines heures ou prochains jours, on ignore en revanche si leur avenir passera ou non par le Quai d'Orsay.

Article original publié sur BFMTV.com

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