Essai Honda HR-V : le retour tardif d'un pionnier

Le Honda HR-V premier du nom était l'un des pionniers du genre crossover urbain. Quinze ans plus tard, le constructeur japonais revient enfin sur ce segment des mini-SUV. Après tout le monde, ou presque.

Le Honda HR-V premier du nom était l'un des pionniers du genre crossover urbain. Quinze ans plus tard, le constructeur japonais revient enfin sur ce segment des mini-SUV. Après tout le monde, ou presque.

 

Qui se souvient du Honda HR-V de 1998 ? A l'époque, les spécialistes du 4x4 se moquaient de ses capacités tout-terrain médiocres sans imaginer qu'elles deviendront anecdotiques sur le marché 15 ans plus tard. Comme le Toyota Rav4 ou le Land Rover Freelander, c'était l'un des premiers "4x4" conçus pour une utilisation plus urbaine que campagnarde. Curieusement, ce HR-V est ensuite totalement tombé dans l'oubli avant de disparaître, quelques années avant la grosse montée en puissance des crossovers urbains désormais plébiscités par la clientèle. Après le succès du Nissan Juke, la plupart des constructeurs généralistes sont vite revenus sur ce segment les années suivantes. Mais chez Honda, la réponse à cette transformation du marché n'arrive que maintenant avec le HR-V de seconde génération.



Un style plutôt classique

Surnommé "Joy Machine" en interne, l'ancien HR-V détonnait complètement dans le marché du 4x4 d'alors. Cette nouvelle génération se montre nettement plus classique et présente les proportions habituelles d'un crossover familial très compact. Les traits sont quand même plus dynamiques que ceux de son grand frère le CR-V, et le gabarit est légèrement plus généreux que les Renault Captur, Opel Mokka, Nissan Juke et autres Ford Ecosport. Ce qui lui permet d'afficher une habitabilité interessante, notamment aux places arrière où même les grands formats devraient pouvoir prendre leurs aises. Le coffre est lui aussi l'un des plus vastes de la catégorie et côté finition, la présentation de notre modèle d'essai (très haut de gamme, évidemment) est une bonne surprise. Mis à part un assemblage perfectible du prolongement de la console centrale, il n'y a aucun reproche à faire. Le dessin de la planche de bord et la multitude de petites attentions étonnent pour un modèle de cette catégorie, et l'équipement "toutes options" est très complet. L'ergonomie du système infotainment aurait toutefois pu bénéficier d'une conception plus intuitive, mais dans l'ensemble le CR-V offre un univers de conduite franchement soigné. En tout cas dans les finitions hautes que nous avons pu essayer.



Et les bonnes surprises continuent au moment de se mettre en mouvement. Nous avons commencé notre essai avec l'unique moteur diesel du catalogue, le 1,6 litres de 120 chevaux associé à une boîte six vitesses. Dès les premiers mètres, cette boîte manuelle surprend par son petit levier et ses débattements ultra-courts : son maniement rappelle le monde des sportives et elle vous incite à vite hausser le rythme sur une route de campagne. Et comme le comportement dynamique de l'engin n'est pas le moins intéressant de la catégorie, vous êtes loin de vous ennuyer au volant. Le confort de conduite n'est pas non plus sacrifié avec un amortissement non piloté dont les réglages nous paraissent bien calibrés, seul le bruit du diesel se montre un peu trop présent par moment. Nous avons également essayé le seul moteur essence du catalogue, un bloc quatre cylindres atmosphérique de 1,5 litres et 130 chevaux. Dans ce cas, il y a tout de même moins d'agrément par rapport au diesel mais le niveau de performances est très largement suffisant. La consommation augmente inévitablement, avec huit litres aux 100 kilomètres relevés contre six litres avec le diesel dans les mêmes conditions (un parcours sinueux avalé à un rythme plutôt généreux). A noter qu'outre la transmission manuelle 6 vitesses, une boîte CVT est également disponible pour l'essence. Mais compte tenu du plaisir pris avec la manuelle, ce serait dommage à moins d'être un inconditionnel des boîtes automatiques.

Une gamme élitiste

Avec seulement deux motorisations puissantes au catalogue, le nouveau HR-V ne cherche pas à concurrencer les entrées de gamme de certains crossovers urbains offrant des moteurs de 90 chevaux. En revanche, le tarif à motorisation similaire reste compétitif. Comptez 21 000 euro pour l'entrée de gamme essence, et 27 620 euros pour notre variante diesel en finition haut de gamme Exclusive Navi. Un Mazda CX-3 -autre nouveauté japonaise à l'équipement pléthorique- se contente de 26 750 euros en finition très haut de gamme, mai son diesel développe 15 chevaux de moins.

Honda HR-V i-DTEC

Moteur : quatre cylindres 1,5 litres, diesel
Puissance : 120 chevaux
Couple : 300 Nm
Poids : 1324 kilos
0 à 100 : 10,1 secondes
Vitesse max : 192 km/h
Consommation annoncée : 4,0 litres aux 100 km
CO2 : 108 g/km
Prix : à partir de 23 300 euros (modèle d'essai à 27 620 euros)