Essai Ford Ecosport 1.0l 125 ch

La fièvre du crossover affecte tous les constructeurs. Et Ford, qui propose pas moins de trois modèles différents de SUV/Crossover (Ecosport, Kuga, bientôt Edge) et prochainement deux nouveautés supplémentaires, n’y échappe pas. Il faut bien reconnaître que ce segment est des plus florissant. Notamment celui des petits crossovers urbains ou compacts où les Renault Captur, Peugeot 2008 ou Dacia Duster affichent des scores mirobolants. Et cette tendance ne semble pas vouloir s’essoufler. Car si les ventes en Europe de petits SUV et crossover ont augmenté de +54% entre 2013 et 2014, on s’attend à une progression encore plus forte sur les années à venir avec selon certaines analyses (Jato/IHS Automotive) plus de 100% de hausse d’ici 2018 avec un pourcentage global des ventes de SUV en Europe qui devraient passer de 20% au total en 2014 à 27% d'ici 2020. Soucieux d’être présent sur ce segment le plus tôt possible, Ford a commercialisé dès 2013 un petit crossover/SUV urbain conçu sur la base de la plateforme B (Fiesta, B-Max) et destiné au départ aux pays émergeants. Malheureusement la greffe n’a pas vraiment pris en Europe et l’Ecosport n’a pas réellement trouvé sa place sur ce segment très concurrentiel. En corrigeant quelques défauts, Ford entend cette fois lui donner de bien meilleure chances.

Extérieurement l’Ecosport nouveau change peu. Hormis l’abandon de la roue de secours sur la porte arrière qui reste à ouverture latérale (toujours aussi peu pratique), pas de modification de style. C’est assez dommage d’autant que les américains nous ont souvent proposé des designs novateurs. Mais c’est sans doute là la rançon de la mondialisation des modèles si chère à Ford (l’Ecosport sera vendu dans 100 pays). Et pour bénéficier de son premier restylage, cet Ecosport devra attendre encore un an ou deux. Heureusement, ce petit crossover possède déjà une bouille fort sympathique, notamment dans ce coloris jaune citron dont bénéficiait une de nos voitures d’essai. A l’intérieur le bilan est moins flatteur. Principal handicap une planche de bord, de provenance Fiesta, qui mêle les plastiques de qualités diverses pour un ensemble peu qualitatif. La concurrence peu se réjouir. Fort heureusement l’équipement est plutôt bon avec dès le niveau d’entrée de gamme Trend, la présence de l’air conditionné, de 6 airbags (frontaux, genoux conducteur, rideaux et latéraux), d’un réglage de direction réglable sur deux plans, de l’ordinateur de bord, d’un système audio avec radio/CD et prise USB, d’un verrouillage centralisé, etc. Le niveau supérieur Titanium (+2.000€) y adjoint : l’allumage automatique des feux et des essuie-glace avant, des barres de toit façon aluminium, des jantes en alliage 16 pouces, l’air conditionné automatique, le régulateur de vitesse, une sellerie cuir/tissu et un pack audio comprenant la radio CD/MP3, 6 hauts parleurs, un écran couleur 4,2“ et surtout le système multimédia à commandes vocales Ford SyncFord SYNC avec AppLink. A noter l’arrivée d’une finition Titanium S qui pare de noir toit, rétroviseurs, bas de caisse, jantes de 17 pouces et qui revisite le châssis de l’Ecosport pour plus de plaisir de conduite. Le surcoût estimé devrait approcher les 1.500€.

Le châssis qui évolue déjà dans sa version de base avec de nombreuses modifications et améliorations : suspension recalibrée, nouveau train arrière, barres anti-roulis durcies, direction plus directe. Résultat, l’Ecosport n’a plus vraiment à rougir de son comportement en dépit d’une garde au sol assez importante (190 mm et 160 mm en TDCI). L’amortissement est des plus correct et filtre plutôt pas mal les irrégularités, et la tenue de route dans son ensemble est désormais exempte de critiques. Evidemment avec ses suspensions « sport » légèrement surbaissées la version Titanium S s’en sort encore mieux. Ce n’est toujours pas sportif mais c’est déjà un peu plus dynamique avec notamment un maintient de caisse fort convenable sans que cela se fasse au détriment de l’amortissement. On regrettera d’autant plus la position de conduite très en hauteur - comme c’est la mode en ce moment sur ce type de véhicule - qui ne permet pas vraiment de se sentir très impliqué dans la conduite. Et ce n’est rien comparé à la place du passager. Un passager qui se sentira comme « posé » sur son siège, celui-ci étant de plus dépourvu de réglage en hauteur. A l’arrière, l’espace est bon sur tous les plans (hauteur sous toit, genoux, largeur) et l’on bénéficie d’un réglage d’inclination des dossiers (rabattables 60/40) assez pratique. Ce qui permet d’ailleurs au coffre d’afficher de plus une honnête valeur de 333 litres (dossier droits).

Sous le capot, quelques changements. L’Ecosport est toujours proposé avec un diesel TDCI 1.5l de 95ch et deux motorisations essence 1.5l de 112ch (avec boîte double embrayage Powershift) et 1.0l EcoBoost de 125ch. Mais on verra apparaître d’ici quelques semaines une nouvelle motorisation 1.0l plus «dynamique» proposant pas moins de 140ch. Pour une version à transmission intégrale le délais sera sans doute un peu plus important, mais c’est prévu dixit Ford. Nerveuse et bénéficiant d’une belle sonorité, la déclinaison tricylindre turbo EcoBoost 125 ch nous a plutôt séduit. Alliée à un boîte manuelle cinq rapports précise, elle convient parfaitement à ce petit crossover. Annoncée pour une consommation moyenne de seulement 5,4l/100 km (émissions de CO2 de 125g/km), elle nous a gratifié lors de notre essai d’un moyenne honnête de 7,4litres aux 100 kilomètres avec une conduite très conventionnelle. Les tarifs de cet Ecosport revisité évoluent et ne sont malheureusement pas particulièrement concurrentiels. L’entrée de gamme 1.0 Ecoboost 125ch en finition Trend s’affiche par exemple à partir de 18.990€. Dans la même finition la version 1.5 TDCI 95ch est proposée à partir de 20.190€.

Prix : à partir de 18.990€ (1.0 Ecoboost 125ch en finition Trend)

Puissance : 125ch

Longueur : 4.273mm

Poids : 1.337kg

CO2 : 125 g/km (Euro VI)