En Espagne, le roi désigne le chef de la droite pour tenter de former une majorité

C’est une tentative d’investiture qui a toutes les chances de se révéler “infructueuse”, résume El País. Le roi d’Espagne Felipe VI a désigné mardi 22 août le chef de la droite Alberto Núñez Feijóo pour tenter d’être investi Premier ministre par les députés, bien que le leader du Parti populaire (PP) n’ait pas la majorité requise pour l’instant.

“Le seul groupe sur lequel il pouvait compter pour constituer une majorité, comme cela s’est produit par le passé, le PNV [parti nationaliste basque], a rejeté toute possibilité de s’entendre”, rappelle El Periodico dans un éditorial.

La décision du roi était cornélienne car ni Alberto Núñez Feijóo, ni le Premier ministre socialiste sortant, Pedro Sánchez, ne peuvent se prévaloir de la majorité requise en raison des résultats des élections anticipées du 23 juillet. “Le Parti populaire a été le groupe politique qui a obtenu le plus grand nombre de sièges” au parlement, a justifié le Palais royal dans un communiqué, rappelant que cette “pratique” s’est transformée en “coutume” sous l’actuelle constitution espagnole.

“L’horloge de la démocratie” réactivée

“De l’avis des juristes, Felipe VI avait trois options sur la table : confier l’investiture à Feijóo, en tant que vainqueur des élections ; se tourner vers Sánchez, en raison de ses plus grandes chances d’obtenir une majorité parlementaire ; ou bien accorder plus de temps et convoquer les groupes à un nouveau cycle de consultations sans mandater aucun candidat, comme demandé par le PNV”, rappelle El País. Confronté à “une décision difficile qui le plaçait dans une position compromettante”, le roi a finalement “opté pour la pratique la plus fréquente depuis l’entrée en vigueur de la Constitution, et celle qui présentait aussi le moins de risques politiques”.

“Felipe VI a exercé son rôle constitutionnel d’arbitrage et de modération”, résolvant ainsi “une situation complexe et sans précédent”, note El Mundo dans un éditorial. Le journal estime que le roi a “activé l’horloge de la démocratie”, en dénouant temporairement le blocage, même si comme le rappelle El País, l’investiture de Feijóo est sans doute “vouée à l’échec”.

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