« Entre ici, Napoléon III… »

Napoléon III et l'impératrice Eugénie.  - Credit:MARY EVANS/SIPA / SIPA / MARY EVANS/SIPA
Napoléon III et l'impératrice Eugénie. - Credit:MARY EVANS/SIPA / SIPA / MARY EVANS/SIPA

Dans l'étagère des bannis de l'Histoire, Napoléon III a une place de choix. Le neveu de l'Empereur – le seul et l'unique dans le cœur de beaucoup – est oublié ou fustigé. La faute à Victor Hugo. « C'est un personnage vulgaire, puéril, théâtral et vain […] Il aime la gloriole, le pompon, l'aigrette, la broderie, les paillettes et les passequilles, les grands mots, les grands titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. En sa qualité de parent de la bataille d'Austerlitz, il s'habille en général », écrit l'immense écrivain dans son pamphlet Napoléon le Petit. Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon et chroniqueur au Point, s'attaque dans son dernier livre « au gourou intouchable » en réhabilitant avec mesure le règne de Louis Napoléon Bonaparte.

Dans Napoléon III, la modernité inachevée (éd. Perrin, dans la brillante collection « Bibliothèque des illustres », dirigée par Charles-Éloi Vial), Lentz rebat les cartes et convoque les archives pour dresser un bilan objectif d'un règne long de vingt-deux ans (quatre ans comme président de la République, dix-huit comme empereur). « On admet de mieux en mieux que, de l'accession au pouvoir à sa chute du trône, il fut un homme politique original, que son gouvernement n'était pas plus implacable que d'autres, contemporains et postérieurs, que sa politique étrangère n'était pas erratique et fut longtemps bénéfique à la France, que son action économique et certaines avancées sociales d [...] Lire la suite