Entendra-t-on toutes les voix à l’Africa Climate Summit ?

Le 4 septembre n’est pas uniquement la date de la rentrée scolaire en France. Ce lundi marquera aussi l’ouverture de l’Africa Climate Summit, la toute première conférence consacrée aux questions climatiques en Afrique, qui se tiendra pendant trois jours à Nairobi, au Kenya. Plus d’une vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement africains ainsi que 20 000 membres de délégations du monde entier – y compris le secrétaire général des Nations unies, António Guterres – ont confirmé leur venue.

“Premier du genre, le sommet de Nairobi va permettre de fédérer les dirigeants africains et leurs citoyens autour d’un objectif commun et panafricain : apporter justice et prospérité à un continent qui souffre de manière démesurée des conséquences de la crise climatique sans en être responsable”, espère Lorraine Chiponda, de l’ONG Don’t Gas Africa, qui signe une tribune sur le site African Arguments. Comme d’autres, elle veut croire que cet événement permettra d’envoyer un message unifié en vue de la COP28 de Dubaï, à la fin de l’année.

Mais cette volonté de parler d’une seule voix risque de n’être qu’un vœu pieux. Pour le moment, c’est plutôt une polyphonie qui se fait entendre.

Certaines voix s’élèvent pour critiquer les sponsors de l’événement. D’aucuns redoutent en effet que ceux qui apportent l’argent, essentiellement des entreprises occidentales, n’influencent l’ordre du jour du sommet, au détriment des besoins réels de l’Afrique, rapporte The East African. D’autres, comme Joseph Mithika Mwenda, cofondateur du réseau d’ONG Pan African Climate Justice Alliance, dénonce “l’obsession” du Kenya et de son président, William Ruto, pour les “marchés du carbone”. Tandis que le Rwanda “attend des promesses et des engagements concrets pour garantir l’accès à des sources d’énergies renouvelables”, selon sa ministre de l’Environnement, Jeanne d’Arc Mujawamariya.

De son côté, relaie le principal média kényan Daily Nation, l’African Region Indigenous People (Arip), un groupe représentant les peuples autochtones, estime que la transition énergétique fait peser un poids particulier sur les communautés de bergers notamment. Il tient à ce que leurs problématiques spécifiques soient prises en considération. “Les investissements dans les énergies renouvelables ne doivent pas restreindre l’accès des communautés de bergers aux pâturages ni empêcher la mobilité du bétail. En outre, le sommet doit prendre en compte le rôle joué par les pâturages en matière d’absorption du carbone et les protéger d’une éventuelle utilisation néfaste pour l’environnement”, insiste l’Arip.

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