Enseignement : trop de postes non pourvus dans le primaire, déplore un syndicat

Les chiffres compilés par le premier syndicat du primaire, que l’AFP a pu consulter, montrent que 966 postes ne seront pas pourvus à l’issue du concours du CRPE (pour devenir professeur des écoles) dans ces trois académies. Photo d’illustration.
Les chiffres compilés par le premier syndicat du primaire, que l’AFP a pu consulter, montrent que 966 postes ne seront pas pourvus à l’issue du concours du CRPE (pour devenir professeur des écoles) dans ces trois académies. Photo d’illustration.

ÉDUCATION - Près d’un millier de postes d’enseignants ne seront pas pourvus à la rentrée dans le primaire dans les académies de Créteil, Versailles et la Guyane, déplore le syndicat enseignant Snuipp-FSU samedi 13 mai, au lendemain de la publication des résultats d’admissibilité aux concours.

Les chiffres compilés par le premier syndicat du primaire, que l’AFP a pu consulter, montrent que 966 postes ne seront pas pourvus à l’issue du concours du CRPE (pour devenir professeur des écoles) dans ces trois académies. Pour le primaire, 11.371 candidats sont admissibles pour 8.000 postes sur toute la France, selon les données publiées samedi, seul le département de Mayotte étant encore dans l’attente de résultats.

« Le ratio d’admissibles par rapport au nombre de postes à pourvoir est très faible (ndlr : 1,42 en moyenne) ce qui signifie qu’il n’y aura pas assez de monde sur les listes complémentaires dans plusieurs académies », regrette Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, interrogée par l’AFP.

Plus de 4.000 postes non pourvus en 2022

Dans certaines académies, où le nombre d’admissibles est inférieur au nombre de postes, « on sait déjà qu’il y aura des problèmes à la rentrée », ajoute-t-elle. Samedi, le ministère de l’Education n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Dans l’académie de Créteil par exemple, 737 candidats seulement sont admissibles pour 1.166 postes. Après une crise historique à la rentrée 2023, le rectorat de Créteil a annoncé vendredi le recrutement de 500 nouveaux enseignants contractuels dès le mois de juin.

Joint par l’AFP samedi, il n’a pas souhaité commenter les résultats d’admissibilité aux concours, attendant « la fin de tous les concours » pour s’exprimer sur ce sujet.

L’an dernier, concernant à la fois le primaire et le secondaire, plus de 4.000 postes n’avaient pas été pourvus à l’issue des concours de recrutement d’enseignants, un taux historiquement bas. Cela avait conduit le ministère de l’Education à avoir recours à un nombre accru de contractuels, qui n’avaient souvent bénéficié que de quelques jours de formation fin août avant la rentrée.

Le Capes également touché

« En 2022, estime Mme David, il y avait un décalage du passage du CRPE en Master 2 (ndlr : au lieu du Master 1) qui pouvait expliquer ce record, mais là le vivier d’étudiants s’est reconstitué et pourtant le nombre de candidats ne remonte pas ».

« Le choc d’attractivité voulu par le ministère n’a pas eu lieu », constate-t-elle, dénonçant des conditions de travail dégradées et des inégalités de conditions de vie selon les académies, ce qui provoque « une désaffection pour ce métier inquiétante pour le long terme ».

Selon l’AEF, agence de presse spécialisée dans l’éducation, le Capes, le concours des enseignants du secondaire, est aussi touché dans une moindre mesure, avec, selon ses calculs, 191 postes non pourvus au terme des épreuves d’admissibilité au niveau national, en allemand et lettres classiques.

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