Les enfants miraculés en Colombie « se sont cachés » des secours, affirme leur grand-mère

Les quatre enfants ont été retrouvés à 5 km du lieu du crash de leur avion, le 9 juin dernier, en plein milieu de la jungle colombienne.
Les quatre enfants ont été retrouvés à 5 km du lieu du crash de leur avion, le 9 juin dernier, en plein milieu de la jungle colombienne.

COLOMBIE - Derrière la belle histoire… le drame familial. Dans une interview au Parisien, la grand-mère des quatre enfants victimes d’un crash d’avion et retrouvés après quarante jours de survie dans la jungle colombienne a révélé que les miraculés s’étaient volontairement « cachés » des secours pour échapper à leur beau-père violent. Elle affirme notamment que l’aînée de la fratrie, âgée de 13 ans, a subi des tentatives d’abus sexuels.

Le 9 juin dernier, les secours colombiens ont retrouvé la trace de Lesly, 13 ans, Soleiny, 9 ans, Tien Noriel, 5 ans et Cristin, 1 an, plus d’un mois après le crash de leur avion et le décès de leur mère, Magdalena. Les enfants ont été retrouvés à moins de cinq kilomètres du lieu de l’accident, un détail étonnant alors que des moyens considérables avaient été mis à disposition de la centaine de militaires lancés à leur recherche.

« La vérité, c’est que les enfants se sont cachés, a expliqué la grand-mère des enfants, Fatima, au Parisien. Lesly avait la trouille que Ranoque, son beau-père, la retrouve. C’est un homme extrêmement violent, il battait sa mère devant les enfants. » Et la matriarche d’affirmer : « Peu avant le crash, il s’est jeté sur Magdalena avec une machette et l’a blessée au cou. Il a aussi tenté d’abuser sexuellement de Lesly. Ces scènes l’ont traumatisée. »

« Tous les enfants pleuraient de faim »

Dans la jungle, les secours ont diffusé à l’aide de haut-parleurs un message enregistré par leur grand-mère. « Mais Lesly a cru que c’était un piège tendu par son beau-père, rapporte Fatima. Elle a dit à ses frères et sœurs, surtout ne répondez pas, restez cachés ! Sauf qu’au bout de 40 jours, elle était tellement à bout de forces qu’elle n’arrivait plus à porter sa petite sœur. Tous les enfants pleuraient de faim. »

Élevée comme une indigène et habituée aux épreuves de la vie, selon sa grand-mère, l’aînée de la fratrie a fait le maximum pour subvenir aux besoins de ses frères et de sa sœur. « Dans la forêt, elle cueillait des fruits juteux surnommés “mil pesos” qu’elle épluchait et qu’elle mâchait longuement pour en récupérer le jus, a narré Fatima. Elle le mélangeait ensuite à de la farine précuite (qu’elle avait récupérée à bord de l’avion) pour faire un biberon pour sa petite sœur d’un an » et une sorte « de soupe » pour les plus grands.

La garde exclusive demandée par la grand-mère

C’est en entendant les cris d’une communauté aborigène lancée à leur poursuite que l’adolescente finie par céder. « Sortons, tant pis. Je vais mourir comme ma mère », aurait-elle dit à ses frères et sœurs.

Lorsque leur petit avion de tourisme, un Cessna, s’est écrasé dans la jungle, les quatre enfants et leur mère se rendaient à Bogota, pour rejoindre leur beau-père. Déterminée à ne plus jamais les lui confier, leur grand-mère Fatima a annoncé qu’elle allait demander la « garde exclusive » de ses petits-enfants, pour les « protéger ». Près d’un mois après leur secours, ils « ont bien récupéré, sauf Cristin, le bébé », qui a « du mal à reprendre du poids ».

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