Avec ou sans enfants, foncez voir « Mon ami robot » !

« Mon ami robot »  - Credit:Wild Bunch - Michel Burstein / Arcadia Motion Pictures - Lokiz Films - Noodles Production - Les Films du Worso
« Mon ami robot » - Credit:Wild Bunch - Michel Burstein / Arcadia Motion Pictures - Lokiz Films - Noodles Production - Les Films du Worso

Au cinéma UGC des Halles, un cinéphile quinquagénaire semble tendu. Il est venu voir, seul, Mon ami robot, premier film d'animation du réalisateur espagnol Pablo Berger, à qui l'on doit trois beaux longs métrages : Torremolinos 73 (2003), Abracadabra (2018) et Blancanieves (2012). Sa première incursion du côté du dessin animé lui a valu un excellent buzz à Cannes, où il a été diffusé lors d'une « séance spéciale », et le grand prix Contrechamps (réservé aux nouvelles écritures) au prestigieux Festival du film d'animation d'Annecy.

Problème pour notre mordu de grandes œuvres cinématographiques : la salle contient un certain nombre d'enfants, dont quelques-uns sont très jeunes. Eh oui, monsieur : la nouvelle coqueluche des cinéphiles est un dessin animé, estampillé « tout public ». Un coup d'œil suffit au visage crispé de ce monsieur sérieux pour comprendre qu'il n'a pas l'habitude de côtoyer dans les salles obscures des voisins en culotte courte. Lui gâcheront-ils le film ? Pas du tout. D'un bout à l'autre de Mon ami robot, la salle est plongée dans un silence conquis, traversé de sourires et de soupirs émus.

Silence, on s'aime

Le film qui tourne sur l'écran est d'une simplicité rafraîchissante, à mille lieues des effets spéciaux, de la 3D ou des couleurs flashy dont l'animation fait aujourd'hui surenchère. Pas de logorrhée, de voix criardes ou de doublage effectué par des stars grassement payées. Ce dessin animé a la particularité d'être muet. Parents et gran [...] Lire la suite