Emprisonné, le cinéaste iranien Jafar Panahi commence une grève de la faim

Le 1er février, un communiqué de Jafar Panahi a été publié sur les comptes Instagram de son épouse et de son fils, Tahereh Saeedi et Panah Panahi. Le cinéaste iranien de 62 ans annonce s’être mis en grève de la faim, le même jour, pour dénoncer ses conditions de détention à la sinistre prison d’Evin, à Téhéran.

La nouvelle est peu à peu reprise par la presse internationale, et notamment les médias américains spécialisés dans l’actualité du cinéma : The Hollywood Reporter, Deadline, Vulture… Le réalisateur – dont le dernier film, Aucun ours, est sorti en France en novembre dernier – annonce qu’“[il refusera] toute nourriture, toute boisson et tout médicament tant qu’[il n’aura] pas recouvré la liberté”, indique ainsi The Hollywood Reporter.

Une vie d’engagement

Jafar Panahi (Le Cercle, Taxi Téhéran, Trois Visages…) est l’un des grands noms du cinéma indépendant iranien, habitué des grands festivals internationaux. En 2009, il avait soutenu les manifestations contre la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Cela lui avait valu, en 2010, d’être condamné à six ans de prison et à l’interdiction, durant vingt ans, d’écrire ou de réaliser des films, de voyager à l’étranger et de parler dans les médias. Il n’avait purgé que deux mois de détention, et vivait depuis 2010 sous un régime de liberté conditionnelle. Il continuait à tourner en secret, sans grands moyens, et à faire sortir ses films d’Iran, mais courait le risque d’être arrêté du jour au lendemain.

En mai dernier, avec d’autres cinéastes, Jafar Panahi avait publié une lettre ouverte dénonçant l’arrestation de plusieurs de ses collègues et la répression de manifestations après l’écroulement d’un immeuble dans le sud-ouest de l’Iran. Il a finalement été arrêté le 11 juillet dernier, et sa situation s’est encore compliquée dans le contexte des manifestations qui font rage depuis la mi-septembre, après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme qui avait été arrêtée par la police des mœurs.

Au risque d’y perdre la vie

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