Yahoo Actualités Embarqué sur un bateau attaqué par des requins, un Français raconte son sauvetage en Australie
Le sauvetage périlleux a eu lieu en pleine nuit au beau milieu de la mer de Corail, dans l'ouest de l'océan Pacifique. Deux Russes et un Français qui se trouvaient sur un catamaran gonflable endommagé après des attaques de requin ont été secourus mercredi par un cargo alors qu'ils se trouvaient en difficulté à environ 800 kilomètres des côtes australiennes.
Le Français, Vincent Beaugé, 27 ans et originaire de Tours, raconte à BFMTV l'opération de sauvetage, qui a eu lieu vers 1h30 du matin, dans la nuit de mardi à mercredi.
"Ils ont jeté une échelle et puis on attend la bonne vague... ça monte, ça descend, ça monte, on saute, on s'accroche et puis voilà, on abandonne le navire et on est secouru par le cargo.
Ça n'a pas fier allure mais au moins ça tient un petit peu
Partis de Russie il y a deux ans, les explorateurs originaires de Sibérie cherchaient un troisième matelot pour continuer leur tour du monde en catamaran gonflable, un défi pour lequel ils visaient un record dans le Guinness Book. Leur embarcation, longue d'une douzaine de mètres, est baptisé le "Tion Russian Ocean Way", précise Le Parisien. "Ils ont été attaqués [par des requins] toutes les fois où ils ont traversé l’océan", explique le Français.
A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST
Se considérant comme un navigateur "peu expérimenté" jusque-là, Vincent Beaugé fait la rencontre des marins russes à Tahiti et se joint à eux pour rallier la ville de Cairns, au nord-est de l'Australie. Après plusieurs semaines de traversée, en passant notamment par les îles Samoa, Fidji et Vanuatu, l'équipage est attaqué une première fois le 4 septembre par des "cookies sharks", des squalelets féroces en français, qui sont des petits requins dotés d'une féroce dentition.
"Au petit matin, [vers] vers 6h, je vois que le bout arrière gauche est dans l'eau. On entreprend pendant une journée de réparer le boudin, on essaye de recoudre, on essaye de regonfler, de mettre un matelas gonflable. (...) Ça n'a pas fier allure mais au moins ça tient un petit peu. Deux nuits après, rebelote".
"L'arrière du bateau était sous l'eau"
Les requins attaquent cette fois-ci le second flotteur du catamaran. L'équipage lance alors l'alerte et tire une balise de détresse.
"C’était catastrophique. Le bateau coulait à moitié", raconte Vincent Beaugé au Parisien.
"On a balancé un peu de choses à l'eau pour alléger le bateau parce que l'arrière du bateau étant sous l'eau, les vagues pouvaient monter jusqu'à nos pieds. Heureusement, la mer était relativement calme", explique le Tourangeau.
Après trois heures de dérive, les passagers sont récupérés sains et saufs: "je ne peux pas dire que je n’ai pas du tout eu peur mais on était tous concentrés, donc les trois heures sont passées très rapidement. On gonflait à tour de rôle, on a même eu le temps de boire un café", raconte Vincent Beaugé.
Revenu sur la terre ferme, le marin n'attend désormais qu'une chose: reprendre la mer le plus rapidement possible.
