Elon Musk visé par des députés européens pour son rachat de Twitter

Les ambitions d’Elon Musk pour Twitter pousse des députés européens à lui demander des comptes au Parlement européen.
RYAN LASH / AFP Les ambitions d’Elon Musk pour Twitter pousse des députés européens à lui demander des comptes au Parlement européen.

TWITTER - C’est un rachat qui fait grincer des dents sur le Vieux continent. Depuis son acquisition du réseau social Twitter pour la somme de 44 milliards de dollars, Elon Musk n’en finit plus de faire parler de lui, multipliant les décisions chocs et les sorties sur l’avenir de « l’oiseau bleu » sous sa houlette.

Au point d’être désormais dans le viseur des députés européens ce mardi 8 novembre. Le groupe parlementaire Renew, la formation politique du Parlement européen présidée par Stéphane Séjourné et à laquelle appartiennent notamment les élus macronistes a l’intention de lui demander des comptes.

Dans un tweet, celui qui est par ailleurs secrétaire générale du parti de la majorité présidentielle Renaissance a exprimé le souhait de Renew d’auditionner au Parlement européen le fondateur de Tesla et PayPal. « Mon groupe Renew Europe demande l’audition de Elon Musk au Parlement européen », a-t-il écrit sur Twitter.

« L’oiseau est peut-être gratuit, mais les valeurs et les lois européennes doivent toujours s’appliquer à Twitter ! Elon Musk doit être tenu pour responsable au Parlement européen. Aujourd’hui, nous avons demandé à Roberta Metsola (la présidente du Parlement européen, ndlr) d’inviter Elon Musk à une audition avec des députés », ajoute dans un autre tweet le groupe parlementaire Renew.

Une démarche officielle qui s’explique principalement par les différentes déclarations du puissant homme d’affaires aux ambitions libertariennes, qui compte notamment faire de Twitter un espace d’échange où la liberté d’expression l’emporte sur toute autre chose et où la modération doit être bien moins regardante que par le passé.

Licenciements à la pelle

Un jeu risqué pour de nombreux observateurs, mais cet avis semble également partagé par la formation politique européenne, comme l’exprime par la suite Stéphane Séjourné : « Quels que soient les choix de monsieur Musk, notre devise restera : notre continent, nos règles. Nous devons nous assurer que Twitter continuera d’agir contre la désinformation et les discours de haine. »

Une dernière phrase qui semble faire écho aux prises de parole d’Elon Musk au sujet de la certification Twitter. Un sujet épineux sur lequel le nouveau propriétaire du réseau social veut faire de nombreux changements pour permettre à n’importe qui de voir son compte certifié contre une somme d’argent mensuelle. Un choix qui divise et laisse craindre une montée en puissance de la désinformation sur Twitter en permettant à tout un chacun d’avoir la même légitimité (de façade) qu’un média, qu’une organisation étatique ou qu’un sportif international par exemple.

De plus, le rachat de Twitter a entraîné avec lui une vague de licenciement majeure pour l’entreprise californienne. À la suite de son acquisition du réseau social, l’entrepreneur sud-africain a en effet procédé au licenciement de 50 % des employés de Twitter, qui ont été simplement notifiés la veille par un courrier.

De quoi inciter Paul Murphy, député irlandais au parlement européen, à demander des poursuites contre Elon Musk. Il lui reproche notamment son « échec apparent à informer le ministre de l’Entreprise de ses plans de licenciements majeurs ». En effet, la loi irlandaise exige que plus de trente licenciements sur une période de trente jours soient notifiés à l’avance auprès du gouvernement irlandais.

Au moment où Elon Musk évoque l’idée de rendre payant l’accès au réseau social dans un avenir proche, les démarches officielles pour demander des comptes au sulfureux patron de SpaceX commencent à se multiplier. Des bras de fer avec la justice qui ne semblent pas effrayer Elon Musk, très souvent épinglé par les organes de réglementation et de contrôle des marchés financiers pour son interventionnisme et son influence débordante, notamment sur la bourse américaine.

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