Elon Musk chez Twitter : les employés sauront ce vendredi s’ils sont virés

Selon les révélations du « Washington Post », Elon Musk aurait prévu de remercier la moitié des employés de Twitter.
OLIVIER DOULIERY / AFP Selon les révélations du « Washington Post », Elon Musk aurait prévu de remercier la moitié des employés de Twitter.

DURE JOURNÉE - Une terrible nuit ou journée à attendre un email. Une semaine après l’annonce de l’acquisition de Twitter par Elon Musk, les employés du réseau social sauront ce vendredi 4 novembre s’ils ont toujours un emploi, ou non. D’après le Washington Post, près de 50 % des 7 500 employés seraient concernés par le plan de licenciement.

Et c’est par un email reçu jeudi qu’ils ont appris qu’ils allaient potentiellement perdre leurs emplois. « Dans un effort pour placer Twitter sur une voie saine, nous allons lancer le processus difficile de réduction de nos effectifs mondiaux vendredi », écrit Twitter à ses employés dans cet email, qui a été diffusé par la presse.

Tous les salariés recevront ces informations à l’heure de l’ouverture des bureaux en Californie, précise la direction - soit en fin d’après-midi en France. « Si vous n’êtes pas concerné, vous recevrez une notification sur votre adresse mail Twitter. Si vous êtes affecté vous recevrez une notification avec les prochaines étapes sur votre e-mail personnel », indique le message envoyé jeudi, rappelant à chacun de vérifier sa boîte mail «  y compris les spams ».

« Nous reconnaissons qu’un certain nombre d’individus qui ont réalisé des contributions notables à Twitter vont être affectés, mais cette action est malheureusement nécessaire pour assurer le succès de l’entreprise à l’avenir », justifie la société aux salariés.

Ce licenciement massif est l’une des premières grosses mesures d’Elon Musk, magnat de la Tech et patron de Tesla, qui a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars et en a pris le contrôle fin octobre, après six mois d’une acquisition très mouvementée.

Il a immédiatement dissous le conseil d’administration, congédié le directeur général et d’autres hauts responsables, avant de lancer des projets d’envergure avec des objectifs à remplir rapidement - notamment un abonnement mensuel à 8 dollars pour les personnes voulant conserver leur certification.

Le nouveau CEO, qui s’est d’abord rebaptisé « Chief Twit »,  (« twit » voulant dire « crétin » en anglais) puis « Standardiste de la hot-line de Twitter » sur le réseau social, a fait aussi venir des développeurs de Tesla pour passer en revue le travail d’employés de Twitter. Les développeurs de Twitter devaient notamment leur fournir des documents imprimés montrant le code informatique qu’ils avaient écrit ces dernières semaines, afin qu’il soit évalué.

« Une honte »

Une démarche largement critiquée parmi les employés de l’entreprise. « Le processus de licenciement en cours est une farce et une honte. Des sbires de Tesla prennent des décisions sur des gens dont ils ne savent rien à part le nombre de lignes de codes produites. C’est complètement absurde », a tweeté dimanche Taylor Leese, le directeur d’une équipe d’ingénieurs qui dit avoir été mis à la porte.

Jeudi, de plus en plus d’employés du réseau exprimaient leur désarroi ou faisaient de l’humour par le biais des mots-dièses #OneTeam et #LoveWhereYouWorked.

« Les licenciements de masse n’ont pas encore eu lieu et pourtant tout le monde à Twitter a déjà perdu son travail. Le travail qui était décrit dans leur contrat, le travail qu’ils aimaient, le travail avec tous les collègues qu’ils ont appris à connaître et apprécier », déclarait ainsi Eli Schutze, une informaticienne de Twitter basée à Londres, d’après son profil. « C’est le début d’une page blanche quel que soit le côté où vous tombez », a-t-elle ajouté.

La mesure confirme le changement de culture d’entreprise largement anticipé pour l’entreprise californienne sous la direction d’Elon Musk. Le fantasque entrepreneur prône en effet une vision de la liberté d’expression qui nécessite d’assouplir les règles de modération des contenus de la plateforme, en désaccord avec l’approche de nombreux employés, utilisateurs et ONG. Certains salariés étaient aussi inquiets à l’idée de ne plus pouvoir travailler de chez eux - Elon Musk désapprouve le télétravail - ou de devoir suivre des cadences infernales comme chez Tesla.

Des manières cavalières qui pourraient poser aussi des problèmes au multimilliardaire. L’agence Bloomberg a en effet révélé ce vendredi 4 novembre qu’une action en justice avait été intentée contre Elon Musk pour son plan de licenciement massif, la loi américaine stipulant notamment que les employés doivent être prévenus 60 jours avant l’annonce de leur départ.

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