Si le Dunkleosteus était bien un superprédateur, il n'avait rien d'un grand requin

Ce poisson blindé avait tout pour être effrayant : il est qualifié par les scientifiques qui viennent de lui consacrer une nouvelle étude de "boule de démolition des profondeurs" !

Un gros thon plutôt qu'un grand requin : c'est l'apparence que devait vraisemblablement avoir Dunkleosteus terrelli, superprédateur des mers du Dévonien. Si l'image peu paraître (un brin) décevante, ce poisson blindé avait tout pour être effrayant puisqu'il est qualifié par les auteurs d'une nouvelle étude de "boule de démolition des profondeurs", rien de moins. La mascotte de la ville de Cleveland, dans l'Ohio aux Etats-Unis, a de quoi maintenir son aura.

Dimensions à revoir

Dans les mers du Dévonien, il y a environ 360 millions d'années, d'étranges poissons blindés régnaient. Nommés placodermes, ce furent parmi les premiers animaux dotés d'une vraie mâchoire. De véritables monstres marins, dont les plus gros tels celui de cette étude pouvaient, disait-on, dépasser les dix mètres de long et qui auraient sans doute été capables de croquer (avec ses deux paires de plaques gnathales, tranchantes comme des lames de rasoir) un requin en deux : des espèces ancestrales de requins existaient d'ailleurs déjà à cette époque. C'est le discours largement relayé dans la ville de Cleveland et dans la majorité des publications concernant Dunkleosteus mais au cours des 150 années de recherche qui ont suivi la découverte des restes fossilisés de ce gros poisson sur les rives du lac Érié en 1867, les scientifiques ont peut-être émis des hypothèses erronées concernant sa taille et sa forme. C'est en tut cas ce qu'affirme Russell Engelman de l'Université Case Western Reserve.

La mauvaise estimation de la taille et de la forme de Dunkleosteus est sans doute due au fait que seuls des crânes de ce poisson ont été retrouvés intacts. Or ils correspondent à la partie blindée de leur corps. Le reste du squelette, cartilagineux, n'a pas été conservé et pour le reconstituer, les scientifiques ont pris pour modèles des arthrodires (le groupe de placodermes du Dunkleosteus) plus petits voire même des squelettes de poissons actuels. De plus, les principales reconstitutions datent des années 1930 [...]

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