Duels, triangulaires, désistements : le second tour des élections législatives en chiffres

76 députés déjà élus

Après le premier tour du scrutin le 30 juin, 76 candidats ont réuni plus de 50 % des voix sur au moins 25 % des électeurs inscrits et ont donc été élus dès le premier tour. Un nombre record, notamment lié au très fort taux de participation pour ces élections, à titre de comparaison ils étaient seulement cinq députés élus dès le premier tour en 2022.

Avec 38 élus qualifiés, c’est le Rassemblement national qui envoie le plus gros contingent à l’Assemblée dès le 30 juin. Marine Le Pen, Sébastien Chenu, Philippe Balard, Julien Odoul, Laure Lavalette, Edwige Diaz, ont ainsi retrouvé leur siège dans l’hémicycle dès l’entre-deux tours. Le Nouveau Front populaire a également fait élire 31 députés dès le premier tour, parmi lesquels on retrouve notamment Mathilde Panot, Olivier Faure, Clémentine Autain, Manuel Bompard ou encore Sandrine Rousseau.

Deux députés Ensemble, un député Les Républicains et une députée LIOT complètent le tableau. Cette dernière, Estelle Youssouffa, élue sortante de Mayotte, devient d’ailleurs la personnalité la mieux élue de ce scrutin, avec un score de 79,48 %.

229 désistements avant le second tour

En raison de la participation massive au scrutin, un nombre inédit de candidats ont atteint le score de plus de 12,5 % des électeurs inscrits et se sont donc qualifiés pour le second tour. Les deux jours qui ont suivi ce premier tour ont donc été consacrés à l’épineuse question des désistements, pour éviter un trop grand nombre de triangulaires qui conduiraient à une dispersion des voix au second tour. Les candidats qualifiés avaient jusqu’au 2 juillet à 18 heures pour se déclarer, ils sont finalement 229 à s’être désistés, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Selon un décompte du Monde, la majorité de ces désistements (134) viennent du Nouveau Front populaire. Le bloc de gauche a en effet assuré que tous ses candidats arrivés en troisième position contre un candidat du RN en position de l’emporter se retireraient. De son côté, le bloc présidentiel compte 82 désistements, largement au profit de personnalités du Nouveau Front populaire. Une stratégie défendue par Gabriel Attal ce 3 juillet, au micro de France Inter : « La leçon de ce premier tour c’est qu’il y a un bloc qui est en situation d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale : c’est l’extrême droite. Ni le Nouveau Front populaire, ni nos candidats ne sont en capacité de former seuls une majorité absolue. »

On compte également deux retraits de candidats Les Républicains, dans des circonscriptions où le Rassemblement national est arrivé en tête au premier tour. Quatre candidats soutenus par le RN se sont également désistés, notamment dans la 4ème circonscription du Val d’Oise et dans la 11ème circonscription des Yvelines, au profit de candidats de droite pour éviter l’élection d’une personnalité de La France insoumise.

Des triangulaires dans 89 circonscriptions, deux quadrangulaires

Sur les 306 circonscriptions où une triangulaire pouvait se produire au second tour, seulement 89 seront finalement dans cette configuration le 7 juillet. Ce sera par exemple le cas dans le fief d’Éric Ciotti à Nice, où le candidat LR-RN arrivé largement en tête du premier tour sera opposé à Olivier Salerno (LFI) et Graig Monetti (Horizons).

Il y aura finalement deux quadrangulaires, contre les cinq possibles au soir du premier tour. Dans la quatrième circonscription de Vendée, elle opposera la candidate divers droite Véronique Besse, arrivée en tête, à un candidat du RN, un Renaissance et une communiste. Dans la huitième circonscription du Rhône, elle opposera le RN Jonathan Gery arrivé en tête du premier tour, à une candidate socialiste, une candidate MoDem et une LR.

Enfin, après tous ces désistements, le nombre de circonscriptions où deux candidats s’affronteront augmente ainsi, pour passer de 190 au soir du premier tour à 409.