Drones abattus en mer Rouge : Paris appelle à éviter "tout embrasement régional"

Dans la nuit de samedi à dimanche, une frégate française a abattu en mer Rouge deux drones provenant du nord du Yémen. Cette attaque mise en garde des Houthis survient dans un contexte de tensions accrues dans la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le ministère français des Affaires étrangères a appelé ce lundi 11 décembre "à éviter tout embrasement régional" après qu'une frégate française a abattu en mer Rouge deux drones provenant du nord du Yémen, territoire sous contrôle des rebelles Houthis qui menacent de perturber cette voie maritime stratégique dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas.

"Nous condamnons toutes les atteintes à la liberté de navigation", indique le Quai d'Orsay dans un communiqué, qui assure suivre "de très près l'évolution de la situation en mer Rouge et dans la zone du détroit de Bab el Mandeb".

Tous les "navires liés à Israël"

La frégate multi-missions (FREMM) Languedoc, déployée en mer Rouge pour une mission nationale de sécurité maritime, a effectué des tirs de missiles antiaériens Aster 15 pour abattre ces drones qui se dirigeaient droit sur elle, selon une source militaire. Un tel tir de missiles sol-air en autodéfense constitue une première pour la Marine française.

D'après le communiqué de l'état-major français, "l'interception et la destruction de ces deux menaces caractérisées" ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à 110 kilomètres des côtes yéménites, à la hauteur de Hodeida, port du nord du Yémen sous contrôle des rebelles Houthis.

Ces derniers avaient menacé plus tôt ce samedi d'attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas une aide d'urgence, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

Tous les "navires liés à Israël ou qui transporteront des marchandises" vers Israël ne sont pas les bienvenus en mer Rouge, zone stratégique située entre le nord-est de l'Afrique et la péninsule arabique, ont-ils prévenu.

Une première pour un navire français depuis le début de la guerre

C'est la première fois qu'un bâtiment militaire français est ciblé par les Houthis depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée après une attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien en sol israélien le 7 octobre.

Le Hamas, membre de ce qu'il nomme "l'axe de la résistance" contre Israël, aux côtés notamment du Hezbollah libanais et des Houthis, a salué la décision "courageuse et audacieuse" des rebelles yéménites.

"Nous appelons les pays arabes et musulmans à user de toutes leurs capacités (...) pour lever le siège de Gaza", a ajouté le Hamas dans ce communiqué.

Cette dernière mise en garde des Houthis survient dans un contexte de tensions accrues en mer Rouge depuis le début de la guerre. La semaine dernière, les Houthis avaient attaqué deux navires au large des côtes yéménites, dont un navire battant pavillon des Bahamas, affirmant qu'ils appartenaient à des Israéliens.

Un destroyer américain avait abattu la semaine dernière trois drones en portant assistance à des navires commerciaux en mer Rouge visés par des attaques depuis le Yémen, selon Washington, qui avait dénoncé "une menace directe" pour la sécurité maritime.

Article original publié sur BFMTV.com

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