Droit à l’avortement : nouveau revers pour les Républicains américains avec ce vote dans l’Ohio

Photo d’illustration d’une manifestation pro-IVG dans l’Ohio.
Photo d’illustration d’une manifestation pro-IVG dans l’Ohio.

ÉTATS-UNIS - Tentative ratée pour les Républicains. L’Ohio a rejeté une réforme déterminante pour l’accès à l’avortement dans cet État américain. Ce vote qui a eu lieu mardi 8 août marque un nouvel échec pour le camp républicain qui enchaîne les revers sur la question brûlante de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Cette décision soutenue par les républicains était une « tentative flagrante d’affaiblir la voix des électeurs et de miner encore plus la liberté des femmes de prendre leurs propres décisions concernant leur santé », a déclaré le président Joe Biden.

Les Républicains voulaient compliquer l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution en exigeant que le vote qui pourrait l’entériner se fasse à la majorité de 60 % des voix. Or, les électeurs ont rejeté cette proposition à 57 %, laissant le seuil à la majorité classique.

Pour les militants anti-avortement, ce résultat est au contraire vu comme un échec. « Notre coalition pro-vie et pro-parents est plus motivée que jamais », a déclaré le groupe anti-IVG Protect Ohio Women dans un communiqué. Cette déclaration fait écho au prochain scrutin de novembre, pendant lequel le droit à l’avortement sera en jeu.

Une large participation pour un vote qui divise

L’Ohio, ancien bastion de l’industrie américaine qui a créé la surprise en votant pour Donald Trump en 2016, se déchire sur l’avortement depuis que la Cour suprême a laissé aux États la possibilité de légiférer sur la question, en juin 2022.

Illustration de l’intérêt que les électeurs de l’Ohio portent au sujet : plus de 500 000 personnes s’étaient déjà prononcées sur cette réforme constitutionnelle par vote anticipé avant le scrutin mardi. Et cette élection locale a été abondamment couverte par les médias nationaux, qui y voyaient un vote test important pour les républicains.

Alexis McGill Johnson, présidente de la puissante organisation de planning familial Planned Parenthood, a salué une « excellente nouvelle » après l’annonce des résultats provisoires. « Les habitants de l’Ohio se sont rendus aux urnes et ont rejeté la mesure de l’opposition visant à saper la démocratie et à restreindre la possibilité de choisir d’avoir des enfants ou non », a-t-elle dit sur Twitter, rebaptisé X.

La question de l’avortement s’est imposée dans la campagne pour la présidentielle de 2024 : le président candidat démocrate Joe Biden rallie les organisations de défense du droit à l’avortement, tandis que certains ténors républicains promettent au contraire une interdiction tous azimuts.

Selon des enquêtes d’opinion récentes, les Américains veulent majoritairement protéger l’accès à l’avortement. L’échec de référendums anti-avortement dans les très conservateurs États du Kentucky et du Kansas a montré des nuances jusque dans l’électorat républicain.

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