« Drag Race France Live» n’est pas le seul show où voir des drag queens à Paris, Lyon ou Bordeaux

Le casting de la saison 2 de « Drag Race France » est en tournée à guichets fermés.
Nathalie Guyon - FTV Le casting de la saison 2 de « Drag Race France » est en tournée à guichets fermés.

DIVERTISSEMENT - Paris et Lille : complet. Bordeaux, Toulouse et Marseille, aussi. Depuis son lancement dans le courant du mois de septembre, la grande tournée du casting de la deuxième saison de Drag Race France fait un tabac partout où elle passe, à tel point que de nouvelles dates dans la capitale ont été ajoutées au calendrier.

Pendant plusieurs heures, Keiona, Sara Forever, Cookie Kunty et toute la joyeuse bande des 11 drag queens assurent un show « lé-gen-daire » mêlant danse, lipsync et comédie, dans des tenues flamboyantes. Et ce, sous l’œil avisé d’une meneuse de revue d’exception : la présentatrice du programme, Nicky Doll.

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Outre un retour à Paris, où du 7 au 18 novembre elles seront aux Folies Bergères, les reines enchaînent encore ce mois-ci plusieurs spectacles à Clermont-Ferrand, Grenoble, Nice et Tours, avant de conclure ces nombreuses semaines de tournée à Dijon.

Bingos drag et cabarets

Karaokés ou blind-tests, animations de brunchs pendant les week-ends, mais aussi bingos drag… On parle beaucoup de Drag Race, mais ce n’est pas l’unique évènement pour voir des drag-queens. « Avec un micro et des blagues, tu peux tenir des gens pendant des heures », nous dit notamment la Parisienne Catherine Pine O’Noir.

Depuis plusieurs années, elle propose, comme beaucoup de ses consœurs et confrères, des évènements en journée adressés à tout le monde, que ce soit en termes d’âge - elle dit adapter son discours en présence des plus petits -, d’orientation sexuelle ou de portefeuilles. La plupart des événements sont gratuits, là où la place pour le Drag Race France Live coûte entre 30 et 80 euros.

En soirée, il y a les cabarets queers. Celui de Madame Arthur est de cette tradition. Le dîner-spectacle gastronomique King Chefs & Drag Queens, aussi. Attention : la carte bleue va, ici, chauffer. Comptez entre 110 et 145 euros (et 45 euros pour l’option « show only »), mais le jeu en vaut la chandelle, nous promet son créateur, l’ex-journaliste culinaire Philippe Quintin-Stern.

Aux menus de cette cinquième édition, un ancien de Top Chef du nom de Gaston Savina et la plus jeune cheffe étoilée de France, Julia Sedefdjian. Devant nos yeux, les numéros inédits de personnalités phares ou en devenir du drag français, comme La Grande Dame, Alice Psycho ou Norma Bell, qui interprète en cette année son premier morceau, un titre en réunionnais intitulé La fille du piton.

Comment se renseigner ?

La scène drag hexagonale est plurielle. « D’un show à l’autre tout peut changer, témoigne quant à lui le drag king Rico Lo Scopia, adepte notamment du lipsync et du théâtre. Dans un, ça va être du chant et des paroles. Dans un autre, des lectures. Dans un autre encore, de la danse ou des performances artistiques. »

Quand on n’a pas déjà un pied dans le milieu ou qu’on ne fréquente pas de lieux LGBT+, ça peut toutefois être compliqué de trouver ces fameux drag shows. Rico Lo Scopia nous donne les clés : suivre des drag artistes sur les réseaux sociaux (ils et elles partagent leur agenda sur Instagram) ou bien les lieux qui en hébergent.

À Lyon, il cite volontiers le Croiseur, le Sonic et le Grrrnd Zero, trois salles de spectacles, mais aussi le Café Rosa. À Paris, où il y a entre cinq et dix drag shows par semaine, précise Catherine Pine O’Noir, on en trouve un peu partout, comme au Hasard ludique, À la folie, à la Bellevilloise, au Cavern by Space Monkeys ou à la Mutinerie. À Bordeaux, autre exemple, il y en au Grizzly Pub et au Pacific. Au Canapé Queer et au Café Grognon, pour Strasbourg.

L’impact réjouissant de Drag Race

Le succès du Drag Race France Live - consécutif à celui du phénomène télé de cet été - est réjouissant pour les artistes, mais plus généralement pour le milieu du drag, nous souffle Catherine Pine O’Noir. « Forcément, ceux qui s’y rendent vont avoir envie de se renseigner davantage sur les autres drag shows s’ils n’y sont pas déjà coutumiers », estime cette dernière.

Comme elle, Rico Lo Scopia voit la fréquentation des évènements auxquels il participe augmenter, et un public se diversifier. En revanche, parce que la tournée bénéficie de moyens colossaux, beaucoup du nouveau public attend des drag shows locaux un niveau équivalent, nous dit-il.

Or, « ce qui compte, ce n’est pas tant le rendu du look. C’est aussi ce que propose notre message militant », continue Rico Lo Scopia, pour qui « il n’y a qu’en dehors de Drag Race qu’on peut découvrir la véritable pluralité du drag français », comme des club kids, des drag-clowns ou des drag-kings, absents du casting chaque saison. Catherine Pine O’Noir rappelle, elle, que la tournée ne dure que trois mois, alors que « des drag shows, il y en a toute l’année ».

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