Dos au mur, la Première ministre britannique Liz Truss démissionne

“C’est absolument stupéfiant.” Beth Rigby peine à cacher sa consternation, en direct sur Sky News. À quelques mètres de la journaliste vedette, devant le 10 Downing Street, la Première ministre Liz Truss vient de présenter sa démission. Six semaines seulement après son arrivée au pouvoir.

“Je reconnais ne pas être en capacité de remplir la mission que m’a confiée le Parti conservateur, a expliqué la conservatrice de 47 ans face à la presse, peu après 13 h 30. J’ai donc notifié à Sa Majesté le roi ma volonté de démissionner.”

En l’espace de 45 jours, la cheffe du gouvernement “aura provoqué une crise financière, perdu deux ministres clés et annihilé la confiance de la quasi-totalité de sa majorité parlementaire”, liste The Guardian. Et tiré sa révérence, “comme une note de bas de page de l’histoire du pays”, assène le journal classé à gauche. Battue, même, par une laitue, mise en concurrence avec un portrait de la Première ministre depuis près d’une semaine sur la chaîne youtube du tabloïd Daily Star, jamais avare de provocations.

Coup de poker raté

“Encouragée par ses alliés de l’aile droite libertarienne, Liz Truss a promis fin septembre d’importantes réductions d’impôts financées par l’emprunt, recette qu’elle pensait être la bonne pour donner un coup de boost à la croissance britannique et emmener les conservateurs vers une victoire aux prochaines législatives”, analyse The Times.

Mais rapidement, le coup de poker se transforme en effet domino. Le “mini-budget”, présenté par son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, provoque une chute de la livre et une hausse des taux sur le marché obligataire. Panique à tous les étages, y compris au sein des rangs conservateurs et de la banque d’Angleterre, contrainte d’intervenir pour rassurer les investisseurs. Trois semaines plus tard, après un rétropédalage sur la baisse de la taxation des plus riches, la Première ministre décide de remercier Kwarteng, ami de longue date et premier soutien dans sa volonté de réduire le poids de l’État Britannique. Son remplaçant, Jeremy Hunt, annonce dans la foulée l’annulation de la quasi-totalité des réductions d’impôt.

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