Donald Trump n’a pas payé d’impôt fédéral en 2020

Après avoir longtemps bataillé pour garder ses revenus fiscaux confidentiels, l’ancien président des États-Unis a vu ces informations devenir publiques suite à un vote d’une commission de la Chambre des représentants américains.
ALON SKUY / AFP Après avoir longtemps bataillé pour garder ses revenus fiscaux confidentiels, l’ancien président des États-Unis a vu ces informations devenir publiques suite à un vote d’une commission de la Chambre des représentants américains.

ÉTATS-UNIS - Il avait mené une véritable bataille judiciaire pour garder ces informations privées. Ce mercredi 21 décembre, des détails sur les impôts payés par Donald Trump durant son mandat commencent à émerger.

Donald Trump a payé 1,1 million en impôts fédéraux sur deux de ses quatre années à la tête des Etats-Unis, selon un rapport examiné par des élus mercredi, mais presque rien le reste du temps qu’il a passé à la Maison Blanche.

L’étendue de la fortune Trump

Le républicain a payé 750 dollars d’impôts sur le revenu en 2017, un million, donc, en 2018 et 2019, et rien en 2020, année pendant laquelle ses pertes se sont creusées. Ces chiffres, rendus publics tard mardi dans le rapport d’une commission parlementaire, montrent que le milliardaire de 76 ans a fait état d’énormes déficits entre 2015 à 2020.

Pourtant, ses revenus sont montés en flèche en 2018 et 2019, alimentant de plus belle les spéculations sur l’étendue de sa fortune au moment où le Congrès s’apprête à rendre ses déclarations d’impôts publiques. Ainsi, l’homme d’affaires devenu homme politique a enregistré des plus-values sur la vente d’actifs de 22 millions de dollars en 2018 et de 9 millions l’année suivante.

Mais il a perdu presque 65 millions de dollars pendant sa campagne pour la présidence en 2015 et 2016 et environ 13 millions pendant sa première année au pouvoir. En 2020, ses revenus étaient donc dans le rouge de 5 millions de dollars, d’où l’absence d’impôt durant la dernière année de son mandat.

Le zèle du fisc américain

Ce rapport montre également que Donald Trump avait reporté 105 millions de dollars de pertes d’exploitation nettes sur sa déclaration de 2015, 73 millions de dollars en 2016, 45 millions en 2017 et 23 millions en 2018 pour réduire les sommes à payer en impôts.

« Trump a fait état de dizaines de millions de dollars de pertes et de crédits sans le type de justifications qu’un contribuable ordinaire fournirait probablement », a dit l’élu démocrate Lloyd Doggett dans un communiqué. D’ailleurs, un rapport parlementaire distinct sur le fisc américain a montré que ce dernier n’avait pas fait ce qu’il devait faire pendant presque tout le mandat de Donald Trump.

« Le fisc n’a ouvert qu’un seul examen obligatoire de 2017 à 2020 pour les déclarations produites pendant que l’ancien président était en fonction », selon le texte. Le fisc a commencé à auditer Donald Trump le jour même où les démocrates de la commission ont demandé des informations sur ses impôts en 2019.

Trois ans pour obtenir les documents

Donald Trump, qui s’est lancé dans une nouvelle course à la Maison Blanche pour 2024, n’avait pas fait connaître ses déclarations fiscales, à l’inverse de tous ses prédécesseurs depuis les années 1970, suscitant de nombreuses questions sur leur contenu.

Une commission de la Chambre des représentants, siégeant notamment sur les affaires fiscales et à majorité démocrate jusqu’à l’installation de la nouvelle majorité républicaine début janvier, avait donc voté mardi à 24 voix pour et 16 contre en faveur de la publication des six années de feuilles d’impôts du milliardaire entre 2015 et 2020.

Ce groupe d’élus réclamait depuis trois ans les documents transmis au fisc par le milliardaire sur ces années, ce qu’il refusait. La Cour suprême leur a finalement donné raison fin novembre. En revanche, seuls une poignée d’élus ont pour l’instant pu en prendre connaissance.

Le manque de transparence de Donald Trump, qui a fait de sa richesse un argument de campagne, alimente depuis des années les spéculations sur l’étendue de sa fortune ou sur de potentiels conflits d’intérêts.

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