Dominique de Villepin prend position pour l’ISF vert, et se fait des amis au sein de la NUPES

L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, sur France inter, le 21 juin 2023.
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, sur France inter, le 21 juin 2023.

POLITIQUE - C’est une alliance - de circonstance - inattendue. Ce mercredi 21 juin, invité de France Inter, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a été interrogé sur l’ISF vert, cet impôt climatique qui viserait les plus fortunés. Une idée qui fait son chemin, depuis longtemps à gauche et plus récemment après la publication du rapport Pisani-Ferry remis à la Première ministre en mai dernier. « Je crois que l’idée est bonne parce que là encore qui dit exemplarité, dit à ceux qui sont les mieux placés, les plus riches, de donner l’exemple », a-t-il exprimé, tout en ajoutant deux nuances : « sans pointer du doigt ni casser l’économie ».

« Il faut prendre des mesures pour ressouder cette société », a ajouté Dominique de Villepin sur France Inter, qui parle d’un « pacte de confiance » pour l’unité de la « nation française menacée d’effritement, car nous ne menons pas de combats communs », a-t-il déploré. « Il faut accepter que ceux qui ont plus fassent davantage, et que chacun contribue à la mesure de ses capacités », insiste-t-il.

« Dominique de Villepin, avec nous ! »

Avant Dominique de Villepin et Jean Pisani-Ferry, le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici a aussi défendu cet impôt vert pour les plus fortunés dont le gouvernement ne veut pas aujourd’hui. Sans oublier les Français, qui étaient, en mai dernier, plus de 55 % à se dire favorable à cette idée dans notre dernière enquête YouGov.

Après l’interview de l’ancien Premier ministre, l’eurodéputée Place publique (le mouvement de Raphaël Glucksmann), Aurore Lalucq, a immédiatement écrit sur Twitter : « Dominique de Villepin avec nous ! » pour se réjouir de cette prise de position de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

La sénatrice Laurence Rossignol ironise avec cette boutade : « Je crois que Villepin veut être candidat de la gauche en 2027 », avant de préciser « pour les trolls grincheux » qu’il s’agit d’une blague.

Le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, a relayé cet entretien en ajoutant ce commentaire sur les réseaux sociaux : « Heureusement, il existe encore à droite des républicains lucides. Dommage qu’ils soient si peu nombreux. ».

Il faut dire qu’au-delà de l’ISF vert, Dominique de Villepin a tenu des propos qui tranchent dans le débat public du moment, notamment à propos de sa famille politique qui dérive de plus en plus idéologiquement vers l’extrême droite.

LR « dans une dérive démagogique »

À propos du naufrage d’une embarcation le 14 juin dernier avec des centaines de migrants en Méditerranée - dont la plupart sont encore portés disparus -, l’ancien locataire de Matignon estime qu’on « se renie nous-mêmes » en ne portant pas assistance. Et ses propos vigoureux contre son ancienne famille politique, aujourd’hui LR, dont il dénonce « le concours démagogique de celui qui criera le plus fort et proposera la mesure la plus inhumaine », à propos de l’immigration, ont aussi sacrément plu à la NUPES.

Nadège Abomangoli, députée LFI de Seine-Saint-Denis a salué sur Twitter des « propos salutaires » de Dominique de Villepin. « Par son basculement idéologique, LR se met à défendre le même discours xénophobe et raciste du RN. Triste reniement des principes censés animer un parti qui se dit républicain », ajoute-t-elle alors que Dominique de Villepin évoquait sur Inter la « dérive » et la « perte de valeurs » de LR, tout en ajoutant « une faiblesse de conviction sur l’importance de l’État de droit ».

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