Des dizaines de milliers de monts repérés sous les mers

L’utilisation de données acquises par des satellites radar haute résolution a permis d’ajouter 19 325 monts sous-marins inconnus jusqu’ici au catalogue, qui en contenait déjà plus de 24 000 et dont une petite partie seulement a été cartographiée à l’aide de sonars. “C’est ahurissant !”, s’enthousiasme dans Science David Sandwell, spécialiste de géophysique marine à l’Institut d’océanographie Scripps, qui a participé aux travaux publiés le 6 avril dans Earth and Space Science.

La cartographie des pics s’élevant à plus de 1 000 mètres au-dessus du plancher océanique doit permet d’éviter que des sous-marins ne percutent des montagnes sous la mer, comme ce fut le cas en 2005. Cette année-là, l’USS San Francisco, un sous-marin à propulsion nucléaire navigant à toute vitesse, est entré en collision avec l’un de ces monts, tuant un membre d’équipage et blessant la plupart des autres marins.

Mais la cartographie des fonds marins n’a pas que des applications militaires. La taille et la distribution géographique de ces monts contiennent des indices sur la tectonique des plaques et le magmatisme qui permettraient d’en savoir plus sur la géologie de la Terre.

Des oasis pour la vie marine

“L’étude a également permis de repérer des monts sous-marins près d’une dorsale de l’océan Indien, où de la croûte terrestre se forme à chaque fois que les plaques tectoniques s’écartent l’une de l’autre. La présence de ces monts suggère, contre toute attente, l’existence de phénomènes volcaniques importants dans une région que l’on croyait exempte de magma”, constate Carmen Gaina, géophysicienne à l’université de technologie du Queensland, en Australie, qui n’a pas participé aux travaux.

Par ailleurs, ces pics sous-marins jouent un rôle dans les courants. Lorsque les courants océaniques s’enroulent autour des monts sous-marins, ils créent des “turbulences de sillage”, capables de fournir l’énergie nécessaire pour pousser l’eau froide vers le haut, explique Jonathan Gula, océanographe physicien à l’université de Bretagne occidentale. Une bonne connaissance de ces courants pourrait notamment contribuer à améliorer les modèles de réchauffement climatique.

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