Yahoo Actualités « Dix ministres sur quinze sont franciliens, M. le Président, la France n’est pas que parisienne ! » - TRIBUNE
TRIBUNE - La nomination de Gabriel Attal comme nouveau Premier ministre, à seulement 34 ans, et sa priorité concernant les classes moyennes laissaient présager une meilleure appréhension des enjeux de cette France des territoires, des villes moyennes, des villes Sous-préfectures parfois si proches géographiquement de Paris et des métropoles, mais si éloignée des décideurs politiques nationaux.
Ce jeudi 11 janvier 2024 au soir, il n’y a - encore - presque aucun ministre de plein exercice, ni ministre délégué de cette France issue des villes Sous-préfectures, à part, dans une certaine mesure, Catherine Vautrin (Grand Reims) et Aurore Bergé pour Rambouillet dans les Yvelines.
La France compte au total 18 régions. Ce jeudi soir, seulement six sont représentées : Île-de-France, Normandie, Hauts-de-France, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Grand Est. Au-delà et au sud du Loir-et-Cher, il n’y a plus personne.
Où sont les Bretons, les Alsaciens, les Bourguignons, les Francs-Comtois, les Guadeloupéens, les Martiniquais, l’Occitanie (d’Alès à Castres), les Corses et les représentants de la diversité géographique de notre pays ?
La France compte au total 18 régions. Ce jeudi soir, seulement six sont représentées. Au-delà et au sud du Loir-et-Cher, il n’y a plus personne.
Aucun ministre, ce jeudi soir, n’est élu, ni de la 2e région française en Auvergne-Rhône-Alpes, ni dans celle du Sud (de Castellane à Grasse). Il en va de même pour l’Occitanie ; c’est aussi le cas pour la Guyane et La Réunion. Ni Saint-Pierre (Martinique), ni La Flèche, ni Limoux, ni Neufchâteau. Ni de près, ni de loin. Ce gouvernement oublie les territoires !
Ces villes, ces territoires, ces départements, ces régions sont sous-représentés, il en était de même dans les gouvernements précédents. Ils sont trop délaissés, trop oubliés.
L’avenir de notre République est à cette condition. Et pour que vive l’esprit Républicain. Où est représenté Saint-Amand-Montrond ? Où est mis en avant Lesparre-Médoc ? Où est Calvi ?
Et nous indiquons en outre que les chefs de bureau, sous-directeurs, chefs de service, directeurs d’administration centrale, membres de cabinets ministériels habitent très souvent à Paris ou en région parisienne, ce qui accroît très fortement la non-représentation des villes Sous-préfectures et des territoires…
18 % de Franciliens sur le territoire, 67 % au Gouvernement
L’Île-de-France représente environ 18 % de la population française, mais, ce jeudi soir, près de 67 % des ministres sont franciliens !
La surreprésentation au sein du nouveau gouvernement des ministres franciliens - 10 sur 15 en incluant le Premier ministre ! - montre que nos territoires n’ont pas, à ce jour, été pris en compte à la hauteur de leurs vraies valeurs. En outre, 4 ministres sont élus dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines. Deux départements sur 101 concentrent ainsi près de 27 % des ministres de ce Gouvernement (2 % d’un côté, 27 % de l’autre !)
La France compte 235 villes Sous-préfectures avec leurs bassins de vie et leurs arrondissements. Encore une fois, elles sont sous représentées, mal considérées. L’avenir de notre pays et de notre République est en jeu.
Qui est capable au Gouvernement aujourd’hui de comprendre nos problèmes, quand on est resté dans ce cercle fermé ?
Ces choix trop parisiens, franciliens, pas assez tournés vers la France dans son entière diversité notamment géographique nous laisse encore une fois un sentiment (et donc une réalité) d’abandon de nos territoires, malgré leurs atouts industriels, économiques, culturels, sportifs, écologiques et stratégiques pour la France d’aujourd’hui, de demain.
Espérons qu’elles seront au centre des politiques publiques (et des priorités) à venir au service de leurs développements.
De bonnes politiques publiques dépendent de la connaissance des sujets et des territoires
Nous souhaitons et espérons que le Président de la République et ce Gouvernement entendent notre appel et renforcent la représentativité de nos territoires au sein du gouvernement et dans ses priorités d’actions et de résultats.
Nous ne menons de bonnes politiques publiques que quand nous connaissons bien les sujets et les problèmes associés, ici il s’agit des villes Sous-préfectures et moyennes.
Concernant le ministère dédié à la Cohésion des territoires, il faut changer de vocable et opter pour le développement des territoires. C’est essentiel. Il convient de (dé)passer la notion beaucoup trop faible – voire dangereuse – de « cohésion des territoires » ; et d’assumer (afin de porter) celle de « développement des territoires ». Au service de l’intérêt général.
De la Bretagne à la Région Sud, de Nouméa à la Guyane, la France existe. Elle mérite d’être représentée et incarnée
Encore une fois, nos villes Sous-préfectures sont trop peu représentées. L’avenir de notre République en dépend ; elles forment, avec leurs bassins de vie, le cœur battant de la France, ses terminaisons nerveuses. Qu’est ce qui nous garantit aujourd’hui et demain que le développement de nos villes Sous-préfectures sera effectif ? Il n’y a pas de signal en ce sens.
Nous espérons et souhaitons un rééquilibrage.
Nous continuerons à venir vers vous pour faire remonter nos priorités (industrie, santé, transports, sécurité, etc.), ces actions indispensables et cette volonté de créer pour nos villes, intercommunalités et bassins de vie les conditions de l’avenir.
De la Bretagne à la Région Sud, de l’Occitanie à la Bourgogne-Franche-Comté, de Nouméa à la Guyane, la France existe. Elle respire ; elle vit. Elle mérite d’être représentée et incarnée.
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