"Il me dit 'tais-toi ou je te tue'": Claire accuse un homme sous OQTF de viol

Soupçonné d'avoir commis successivement deux viols dans deux halls d'immeuble à Paris le 11 novembre dernier, un homme soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été mis en examen et placé en détention provisoire, a appris BFMTV de source policière, confirmant une information du Figaro.

Alors que les investigations se poursuivent, l'une des deux plaignantes, âgée de 26 ans, témoigne auprès de BFMTV ce lundi 18 décembre. "J'avais un dîner avec mon copain, je revenais du Monoprix qui est à dix minutes à pied de chez moi. Je pousse ma porte d'entrée, c'est une grande porte cochère parisienne, ça met beaucoup de temps à se refermer", décrit Claire Geronimi.

"Je marche cinq mètres dans le hall de l'immeuble et j'entends des bruits de pas derrière moi. On me plaque contre le sol, on m'étrangle. Je crie et me débats, il n'y a personne autour", raconte encore la jeune femme, résidente du 8e arrondissement de la capitale.

"Il me dit 'tais-toi ou je te tue', je pensais qu'il voulait juste voler mon sac. Il veut plus."

"Je ne peux pas sortir de chez moi seule"

Le calvaire de la jeune auto-entrepreneuse dure, selon elle, une vingtaine de minutes, et prend fin lorsqu'une voisine arrive dans le hall. L'individu s'enfuit alors avec le sac de course de sa victime, "ce qui a permis son identification", affirme-t-elle.

La voisine, quant à elle, la "laisse un peu toute seule", pour "prendre son Uber et partir en vacances", regrette Claire. Blessée par une bouteille en verre et dénudée, la jeune femme s'enferme alors chez-elle pour appeler la police.

Près d'un mois après les faits supposés, les conséquences psychologiques sont lourdes. "Je ne peux pas sortir de chez moi seule, boire des cafés avec des amis ou prendre le métro. J'ai des problèmes de concentration", liste-t-elle.

"C'est important d'en parler, ce n'est pas notre faute. Si les femmes n'en parlent pas, ça va continuer", martèle la jeune femme, qui ajoute trouver "compliqué" de demander l'aide à une association et qui souhaite "faire bouger les choses d'un point de vue politique" pour que les OQTF soient appliquées. "Ce n'est pas normal, ce n’est pas un sujet qu'on doit laisser passer", ajoute-t-elle.

"L'affaire est jugée criminelle donc un juge d'instruction a été saisi et Claire s'est constituée partie civile", détaille l'avocat de la plaignante, Maître Romain Vanni, qui ajoute que l'instruction n'en est qu'à son commencement.

Article original publié sur BFMTV.com