D'Instagram à Cannes, comment Judith Godrèche a réalisé son court-métrage "Moi aussi"

Judith Godrèche est devenue en quelques mois le visage de la lutte contre les violences sexuelles. Elle présente ce mercredi 15 mai dans la section Un Certain regard au Festival de Cannes un court métrage intitulé Moi aussi, qui donne la parole à des victimes.

Le 10 février dernier, la comédienne et réalisatrice a lancé sur Instagram un appel à ses abonnés et créé une adresse mail, sans savoir alors ce qu'elle allait en faire.

"Je suis là, avait-elle écrit. Derrière cette adresse e-mail. Prête à vous lire et à réfléchir à un projet qui vous rend hommage".

Depuis son témoignage, début 2024, sur sa relation d'emprise avec le réalisateur Benoît Jacquot lorsqu'elle avait 14 ans et lui 40, Judith Godrèche est devenue une figure du mouvement #MeToo. Ses mots, et ses plaintes contre Benoît Jacquot et contre Jacques Doillon, ont ouvert la voie à d'autres témoignages de comédiennes, mais aussi d'anonymes.

"Tout à coup, devant moi une foule de victimes"

"Quand j’ai raconté mon histoire, beaucoup de gens m’ont écrit sur Instagram", explique Judith Godrèche à Télérama.

"Tout à coup, devant moi une foule de victimes, une réalité qui représente la France aussi, tant ces récits surgissent de toutes les origines sociales, de toutes les générations, livre-t-elle également dans un communiqué du festival de Cannes.

"S’est alors posée la question de ce que j’allais en faire. Qu’est-ce qu’on fait quand on est submergée par ce qu'on entend, par la quantité de témoignages?"

View this post on Instagram

! 🐚🐪

A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST

"Notre histoire"

Rapidement, elle imagine ce court métrage qui mêle danse et musique, avec au centre sa fille, Tess Barthélémy, déjà présente dans sa série Icon of french cinema, inspirée de son histoire.

"Ce film n'existerait pas, je n'aurais pas créé une boîte mail, je n'aurais pas réalisé ma série si je n'avais pas eu une fille", confie Judith Godrèche à BFMTV ce mercredi.

Le court métrage Moi aussi réunit un millier de personnes, autour de Tess Barthélémy, qui danse. "Il s'agit de mon histoire, de notre histoire, et de l'histoire de toutes et tous, et j'espère de ceux qui n'y sont pas", souligne-t-elle encore.

Article original publié sur BFMTV.com