Cannes 2024: un court-métrage de Judith Godrèche sur les violences sexuelles, projeté lors du festival
Judith Godrèche présentera un court-métrage au festival de Cannes. Le festival annonce ce mardi que le court-métrage de l'actrice et réalisatrice, sera projeté le 15 mai.
Intitulé Moi aussi, le court-métrage de de Judith Godrèche en Sélection officielle 2024, sera présenté lors de la cérémonie d’Ouverture du Certain Regard en salle Debussy du Palais des Festivals et au Cinéma de la Plage, en accès libre, le 15 mai.
Ce court-métrage "met en lumière les récits de victimes de violences sexuelles. Autant d’expériences individuelles qui s’ajoutent à la sienne et soulignent leur caractère tristement universel. Le Festival de Cannes souhaite ainsi faire résonner ces témoignages", indique un communiqué.
Judith Godrèche, est sortie du silence en janvier dernier, pour raconter son histoire d'emprise avec le réalisateur Benoît Jacquot, lorsqu'elle avait 14 ans et lui 25 de plus, et pour porter plainte contre lui. L'actrice a réalisé la série Icon of french cinema, dans laquelle elle évoque également son histoire.
Témoignages de victimes
Puis en février, elle a témoigné devant le public des César, dénonçant un "art", le cinéma, "utilisé comme une couverture pour un trafic illicite de jeunes filles". "Ça fait maintenant trente ans que le silence est mon moteur", avait-elle lancé.
D'une durée de 17 minutes, ce court métrage a été réalisé après ce discours coup de poing, où l'actrice avait dénoncé le "niveau d'impunité, de déni et de privilège" du milieu du cinéma concernant les violences sexuelles.
Judith Godrèche revient désormais à Cannes avec ce court-métrage, inspiré de témoignages de victimes.
"Tout à coup, devant moi une foule de victimes, une réalité qui représente la France aussi, tant ces récits surgissent de toutes les origines sociales, de toutes les générations, confie Judith Godrèche dans un communiqué. S’est alors posée la question de ce que j’allais en faire. Qu’est-ce qu’on fait quand on est submergée par ce qu'on entend, par la quantité de témoignages?"
Judith Godrèche, 52 ans, a porté plainte en début d'année contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des viols et violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence.
Commission d'enquête
Les accusations de Judith Godrèche, pour des actes que ces derniers nient, et les prises de position de Judith Godrèche ont entraîné un nouveau mouvement de libération de la parole des victimes dans le milieu du cinéma, sept ans après la naissance du mouvement #MeToo à Hollywood.
En mars dernier, la comédienne a été auditionnée à l'Assemblée nationale, plaidant pour une réforme du droit du travail dans le monde du cinéma pour protéger "les femmes et les enfants".
A la suite de cette de cette intervention, une commission d'enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma français a été créée à l'Assemblée nationale.